Une partie de ma carrière s’est déroulée dans le monde de l’industrie pharmaceutique, ce qui m’a permis d’approcher d’innombrables médecins et quelques grands noms de la médecine française de l’époque (années 60/70) lors de congrès et de dîners professionnels. Les discussions autour de la table tournaient souvent autour des sujets culturels (quelques « patrons » français étaient de grands mélomanes), bien plus rarement politiques, mais, la plupart du temps, abordaient les question de technique et/ou d’éthique médicale. Et j’ai ainsi pu constater que, lorsque les mots d’euthanasie et même d’avortement (on ne parlait pas encore de « suicide assisté » ou d’« IVG » – c’est à dire d’assassinat légalisés – affleuraient dans les conversations, ils soulevaient ipso facto une forme de réprobation unanime qui conduisait à parler d’autre chose. O tempora, o mores !