LXVIAujourd’hui, 21 janvier 2017, mon épouse et moi avons perdu un être qui nous était très cher. NousLXVI guillotiné nous attendions depuis plusieurs mois à cette disparition qui, si elle nous peine infiniment, ne nous a pas pris au dépourvu.

Qu’il repose en paix.

  • Mais un Légitimiste quasi de naissance comme moi, ne pouvait pas ne pas établir un lien – d’une nature, certes, difficile à définir – entre la mort du père de ma femme, donc le mien par alliance, grand-père de 6 petits-enfants et arrière-grand-père de 10 garçons et filles,  et celle du Roi-Martyr, Père de tous les Français par cette configuration au Père en la personne du Fils que la naissance et le sacre lui accordaient, faisant de lui le représentant de Dieu, Père de tous les hommes,  à la tête de la cité : « sergent de Dieu » et « lieutenant du Christ » comme on le nommait quand la France n’était pas encore devenue une nation païenne gouvernée par une élite intellectuelle et politique dont les moeurs étonneraient Sardanapale lui-même.

    Mort qui assombrit cette date du 21 janvier depuis 223 ans et nous ramène à la terrible et sanglante apostasie que notre pays a dû subir du fait de la prise de pouvoir en France par une une secte dont les sources d’inspiration affublées de noms chatoyants et rassurants – renaissance, humanisme, protestantisme, philosophie des « lumières », illuminisme –   ne servent qu’à dissimuler l’effort de subversion auquel la civilisation chrétienne a dû faire face dès les origines : celui de Satan/Lucifer.

Et qui semble avoir gagné la partie depuis.

  • Cette date du 21 janvier 1793 n’est pas seulement celle de l’assassinat odieux et parfaitement injustifié d’un homme bon et innocent par nature (tous les témoignages sur Louis XVI concordent à ce sujet). Homme si pleinement fidèle à ses devoirs de prince, de père et de chrétien que l’Eglise (l’institution humaine s’entend) aurait dû le placer depuis longtemps sur les autels si elle n’était elle-même tellement corrompue par l' »esprit » révolutionnaire. Bien avant Vatican II, faut-il le souligner ?

Cette mort n’est pas un « accident » de l’histoire comme celle de saint Louis, emporté par la peste devant Tunis, ni celle de Charles VIII se cognant bêtement la tête à une poutre basse dans l’escalier conduisant à son jeu de paume, ou d’Henri II transpercé par la lance d’un chevalier au cours d’un tournoi, ou encore d’Albert de Belgique, le Roi-Chevalier, assez passionné d’escalade pour y laisser la vie. Morts quasi anecdotiques dans la mesure où elles ne manifestaient pas la volonté de transgresser un ordre naturel dont le Roi était le gardien.

  • Alors que la mort de Louis XVI était inscrite dans la logique des choses dès la création, par le sataniste Weishaupt, de la doctrine Illuministe qui allait se répandre comme une traînée de poudre en Europe par le biais de la franc-maçonnerie anglaise qu’elle investit totalement.

Dans une lettre du cardinal Mathieu, archevêque de Besançon, datée du 7 avril 1785, adressée à un ami, on peut lire les lignes suivantes :

« Il y a dans mon pays un détail que je puis vous donner comme certain.. ..Il y eut à Francfort, en 1785, une assemblée de Francs-Maçons où furent convoqués deux hommes considérables de Besançon, qui faisaient partie de la Société, M. de Reymond, inspecteur des postes, et M Maire de Bouligney, président du Parlement. Dans cette réunion le meurtre du roi de Suède et celui de Louis XVI furent résolus. MM de Reymond et de Bouligney revinrent consternés, en se promettant de ne jamais remettre les pieds dans une Loge« …..etc….. (Maurice Talmeyr « La Franc-Maçonnerie et la Révolution Française« )

1785-1793 : huit ans plus tard, le roi était effectivement assassiné dans des circonstances sur lesquelles je ne peux m’étendre ici et qui impliquent non le peuple français qui, catholique et royaliste dans son immense majorité, subit la révolution plutôt qu’il ne la réalisa, mais un petit groupe d’enragés tous francs-maçons et, par conséquent, convaincus  par les thèses illuministes auxquelles je consacrerai un article en d’autres circonstances

C’est pourquoi le régicide du 21 janvier 1793 doit être compris, après l’Incarnation, la Crucifixion et la Résurrection, comme événement majeur de l’Histoire, de la France et de toute l’humanité par sa haute portée symbolique, par toute personne non contaminée par les doxas révolutionnaires qui empoisonnent l’esprit public depuis deux siècles.

  • Ce jour du 21 janvier 1793 – que nous commémorons aujourd’hui – est une date-clef dans l’histoire de la civilisation et constitue  le signe   qui éclaire les enjeux profonds d’une dynamique révolutionnaire (luciféro-satanique) qui avait commencé bien avant le 14 juillet 1789 (en fait au moment de la Réforme). Processus de désintégration qui se déroule, depuis, de manière inexorable et atteint, de nos jours,  ses objectifs ultimes en s’attaquant aux derniers fondements d’une civilisation reflétant l’ordre naturel et surnaturel  institués par Dieu Lui-même et dont la personne royale constituait le symbole majeur.

Ce qui implique que la décapitation de Louis « le Très Chrétien« , Fils aîné d’une Eglise ayant, depuis, versé dans l’apostasie évidente ou larvée – fut, en fait, un véritable Contre-Sacrifice humain.

En effet là où au cours de la la Messe – à travers le mystère de la Transsubstantiation – le prêtre renouvelle le Sacrifice non-sanglant du Fils, l’Agneau sans tache, offert au Père en réparation de toutes nos transgressions, les « révolutionnaires » eux, ont offert le sacrifice sanglant du représentant du Père[1] sur terre, l’oint du Seigneur, à leur propre maître : le Prince de ce monde.

Le 21 janvier 1793 est donc une effroyable messe noire offerte à Satan par les ennemis du Règne de Dieu. Messe noire suivie  de milliers d’autres toutes offertes à Satan, notamment par la persécution privilégiée contre les prêtres, les religieux et religieuses qui ont payé un lourd tribut au cours des années qui ont suivi la mort du Roi.

Rien de tel  que le sang d’une victime innocente, pure et pieuse, pour se concilier les bonnes grâces de celui que les Ecritures définissent comme « l’Homicide dès les origines », pour assurer son règne à travers la mise en œuvre sournoise et pugnace d’une « société nouvelle » radicalement hostile au règne du Christ sur les institutions humaines.

  • C’est ce que nous vivons de manière de plus en plus manifeste depuis soixante ans – gouvernements de droite et de gauche confondus et, dans le fond, encouragés par les errements d’une Eglise « occupée », toute entichée d’humanisme, de droit-de-l’hommisme, de progressisme; Eglise laxiste et relativiste, ayant renoncé à son rôle de maîtresse de vérité.

Date terrible que ce 21 janvier 1793 qui voit  des principes contraires au bonheur et surtout au salut des hommes,  s’imposer à l’humanité au travers de   cette liturgie satanique qui est celle de la décapitation du Roi,  perpétrée le 21 janvier 1793 sur la « place de la révolution ».

Et ce sont ces principes auxquels la France va se trouver enchaînée qui  empoisonnent les âmes françaises depuis ce temps, comme elles empoisonnent les caricatures d’institutions par lesquelles le Bien Commun est nié et souillé.

  • 21 janvier 1793-21 janvier 2017, c’est l’histoire d’une chute qui s’accélère d’autant plus vite que les élites qui nous gouvernent – de droite comme de gauche je le répète mais fraternisant dans les mêmes loges – s’étant vouées corps et âmes aux mêmes principes, travaillent d’arrache-pied à notre suicide collectif par lequel passe, pour eux, l’édification d’une société sans Dieu ou plutôt une société dont l’Homme remplacera Dieu et dont elles seront le clergé tout puissant sou couleur de « démocratie ».

Mais « là où croît le péril… croît aussi ce qui sauve » affirme Hölderlin…souvent sentencieusement cité  par ceux-là même qui font croître les périls en prétendant les contrôler : les élites politiques et technoscientifiques par exemple.

  • Ce qui sauve en des temps de haine et de passions sataniques déchaînées c’est l’attitude du Roi lui-même, puis de sa femme, la Reine Marie-Antoinette, unis dans les épreuves comme les deux doigts d’une seule main. Comme l’a si bien montré Jean de Viguerie (« Un roi bienfaisant ») Louis XVI est un enfant des « lumières », formé aux idées du siècle : bonheur et progrès humain par la raison, etc. Mais s’il a été formé et influencé par les « philosophes » il n’a jamais perdu la foi et il est resté ouvert à la grâce, si bien que ses dernières années, ses derniers mois, ses derniers jours, constituent un admirable témoignage de l’attitude qu’un Chrétien peut et doit adopter face au mensonge, à la haine et à l’adversité. Ce qui conduit cet homme admirable (et qu’on s’est tellement ingénié à salir ou à déconsidérer)  à incarner un modèle pleinement accompli non seulement de chrétien à titre personnel, mais à témoigner de ce que doit être un Roi Très Chrétien à l’imitation de son aïeul Saint Louis lui-même.

  • Louis XVI en acceptant en toute conscience, en toute lucidité, en toute humilité même, le sacrifice de sa vie, nous offre un témoignage profondément émouvant de ce que peut produire de plus grand la foi catholique quand on décide de s’y ancrer fermement.

  • Il nous montre ce que c’est que se conformer vraiment au Christ Sauveur et de partager Sa terrible Passion.

  • Il offre sa vie pour assurer le salut de la nation;  il pardonne à ses bourreaux (particulièrement  ignobles dans le traitement qu’ils infligeront à sa femme, sa fille et son fils qui n’a pas neuf ans quand on le sépare de sa mère et qu’on l’enferme, seul, malade et couvert de vermine, dans une cellule puante dont la porte est murée). Il prie pour eux,  pour que leur crime ne les mène pas à la damnation; il prie pour que sa propre mort – le régicide est un sacrilège le Roi étant « oint du Seigneur » – n’entraîne pas le malheur des peuples sur lesquels la divine Providence l’avait chargé de régner.

  • Par son comportement exemplairement royal et chrétien, par ce sacrifice délibérément consenti, Louis XVI s’identifie aux martyrs des premiers siècles car tout le monde sait que le sang des martyrs constitue la sève des conversions à venir. Il ouvre tout grand la porte aux grandes grâces à venir, tant pour ses successeurs – en particulier pour Mgr le prince Louis, duc d’Anjou – que pour le Royaume de France et pour l’Eglise tout entière quand l’une et l’autre seront revenus à la foi de leurs ancêtres et à la reconnaissance de l’ordre naturel et surnaturel.

Aussi le sacrifice du 21 janvier, au-delà de la tristesse qui nous étreint quand on pense à la somme de douleur qu’il évoque, doit être désormais envisagé sous l’angle des bénédictions qu’un sacrifice ne manque jamais de nous assurer. Comme le Vendredi Saint et ses ténèbres, ne peuvent manquer de nous assurer de la lumière de Pâques et de la gloire du Christ ressuscité que nous fêtons chaque année, la commémoration du 21 janvier 1793, célébrée comme un authentique acte d’expiation mais aussi comme une manifestation d’Espérance, nous rappelle que le Roi n’est jamais mort en France et que toute raison de nous décourager doit être repoussée.

Le Roi ne meurt jamais en France, puisque le Roi véritable du pays, depuis le pacte de Reims, est le Christ Lui-même déléguant Ses pouvoirs à l’aîné des Capétiens sous réserve que celui-ci reste fidèle aux promesses de ce baptême dont la France naquit.

Ce qui est sacré peut être négligé pour un temps dans le cœur inconstant des hommes, mais, en-soi, ne peut jamais disparaître car le domaine du sacré est celui de l’éternité qui échappe aux atteintes des temps et aux transgressions des hommes.

Lorsque Dieu jugera le moment venu, et si nous nous efforçons de la mériter, la royauté de droit divin renaîtra en France, et avec elle la totale Légitimité des institutions et des lois qui règlent les destinées d’une nation digne de ce nom.

Ce sera le retour des Lys, la fleur qui symbolise la Vierge ne l’oublions, pas, Celle qui écrase la tête du serpent Sous son talon. Celle qui nous assure  que les puissances infernales que la révolution dite « française » a déchaînées sur le monde, retourneront à leurs cloaques après que  notre foi et nos efforts de rédemption morale, politique, sociétale, individuels et collectifs, les aient définitivement vaincues.

« A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera » affirma la Vierge aux Pastoureaux à qui Elle apparut il y a tout juste un siècle.
Que Sa volonté soit faite.

Ce sont toutes ces choses qui me sont venues à l’esprit en ce jour du 21 janvier où la mort d’un homme qui m’était cher a irrésistiblement orienté ma pensée vers celui qui disparut il y a tout juste 227 ans, abandonné, persécuté et tué par la folie des hommes transformés en loups.

 

Louis SAINT MARTIN


[1] Le Père c’est le chef, le « cap » comme dans « capitaine ». En coupant la tête au Roi, les révolutionnaires ont voulu priver la nation de son chef, de son père, c’est à dire de celui qui représentait le Père céleste à sa tête. Du même coup ils ont privé le Père céleste de cette Personne configurée au Christ, vrai Roi de France,  au travers de laquelle Il gouvernait la France.

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