© Copyright 2012 CorbisCorporationJe vous avais promis de vous donner mes quelques impressions à la lecture du thème du tout jeune petit prince George, duc de Cambridge, né à la Cour d’Angleterre.

Chose promise, chose due.

Je répète qu’il ne s’agit que « d’impressions » une bonne consultation se faisant, comme je l’ai souvent souligné, avec le consultant s’il est adulte, avec les parents du sujet si c’est un enfant. Car trop d’éléments existentiels liés à l’histoire de la personne et à celle de sa famille, interfèrent avec le thème (qui n’est qu’une image symbolique d’un héritage et le plan d’un projet) pour qu’on puisse se risquer à vaticiner dans l’absolu.

GEORGE - Prince de Cambridge - 22.07.2013 - 16.24 - LONDRESCeci dit, qu’est ce qui se dégage à la découverte de ce thème ?

  • L’éclat et la dualité. La gloire et le drame.

  • La dualité dans la personnalité, la dualité dans la destinée.

Cette dualité est soulignée dès le départ par la superposition de l’axe horizontal du thème (Asc/Dsc) avec l’axe Sagittaire/Gémeaux.

  • L’Asc Sagittaire étant justement celui où l’être cherche à unifier ses différentes appartenances intérieures et extérieures – les dualités dans lesquelles sa nature et la vie l’ont placé – dans une sorte de dépassement de lui même à travers un projet qui le porte. Cavalier de haute volée, le Sagittaire qui ne sait pas donner un sens à son existence et poursuivre un but de qualité, ou qui en est détourné, tourne en rond et se perd dans les chemins de traverse de la mondanité, de la vanité sociale, de la vaine réussite matérielle, de la futilité et de l’étalement de soi.  On pourrait associer la réussite de Brigitte Bardot au cinéma durant la première partie de sa vie, à ce « dévoiement » qui lui a été comme imposé pour toutes sortes de raison sur lesquelles je ne m’étendrai pas ici. Qu’on sache simplement que sa vocation profonde, celle qui aurait vraiment donné « sens » à sa vie, était la danse classique et qu’elle y était très douée. Eût-elle pu y persévérer que nous aurions eu affaire à une tout autre histoire que la sienne. Quant à la deuxième partie de sa vie, il semble bien qu’elle ait su lui donner un sens généreux à travers la défense des animaux.

Le désir d’expansion du Sagittaire, sa quête, son besoin d’élargir ses limites et d’occuper tout l’espace, est ici bien servi par la présence du Soleil en Lion.

  • Vous vous souvenez que chacun – en Angleterre du moins – s’impatientait de savoir quand la princesse de Galles allait accoucher, les choses paraissant traîner en longueur…. J’avais dit à mon épouse à ce moment là :  » on dirait que ce jeune homme [j’étais persuadé que ce serait un garçon sans trop savoir pourquoi; une pure intuition gratuite] est décidé à  naître sous le signe du Lion [comme Alexandre de Grand, Napoléon…ou le roi Lion de Disney !]  et non sous celui du Cancer « .

Banco ! J’aurais dû parier comme font les Anglais qui parieraient même sur le salut de leur âme s’ils s’en préoccupaient.

George est né sous le 1er degré du signe du Lion. Celui où il manifeste toute sa force et qui l’apparente à signe cousin : le Bélier, avec sa fougue, son audace et ses risques d’impulsivité intempestive.

D’ailleurs on pourrait penser que le « Feu » – tout feu tout flamme, dit l’expression populaire – est l’Elément AnthropoCosmologique qui domine… ce thème. Mais, en fait, du simple point de vue quantitatif, il est légèrement détrôné par l' »Eau » (la sensibilité mouvante de l’être et, pour un personnage public, sa capacité à communier avec son peuple). Nous aurons certainement l’occasion d’y revenir.

C’est ainsi que le désir d’expansion, les qualités de meneur d’hommes, de « manager« , dirait-on aujourd’hui, l’esprit d’ouverture aux autres (pour les guider, les diriger) du Sagittaire – signe collectif par excellence – trouvent un fondement appui dans le Soleil en Lion, signe royal par excellence, exigeant, courageux, autoritaire souvent [qu’on pense à Louis XIV, qui, quoique né sous le signe de la Vierge, sut manifester toutes les facettes du Lion à cause d’un Soleil culminant et dominant et de la présence de la Lune et de Vénus dans le signe] rayonnant, qui trouve sa force d’abord et avant tout en lui même et qui, parce que le Soleil est une étoile et non une simple planète, considère que tout doit s’ordonner par rapport à lui.

  •  Ouvrons une parenthèse.

Si on voulait distinguer les trois formes d’autorité propres aux trois signes de
Feu, on pourrait peut-être le faire de la manière suivante :

 – Le BELIER puise son autorité dans son audace, sa combativité, sa force, dans son intense satisfaction d’exister.

– Le SAGITTAIRE la trouve dans ses qualités de représentativité, dans son art de synthétiser les attentes du groupe auquel il appartient, dans ses aptitudes à la diplomatie et au consensus. C’est une autorité par vassalité, il a besoin que les autres l’acceptent comme chef et comme guide pour se sentir vraiment être.

– Le LION puise son autorité en lui même et par lui même. Il est roi de droit divin, au sens vrai du terme. Un roi n’a pas à user de la force pour affirmer son droit, il n’a pas non plus à séduire le plus grand nombre et à se faire élire. Il est « roi » de droit, parce qu’il incarne à un moment donné de l’Histoire, la destinée d’une lignée où s’inscrit la destinée d’une Nation.

C’est une idée qui semble avoir totalement déserté la cervelle de nos contemporains – y compris celle de certains « rois » européens – plus soliveaux que rois – mais elle est essentielle pour comprendre ce qui caractérise la « royauté de droit divin » qu’on ne peut mieux rapprocher que de l’autorité du « père ». Un père n’est pas élu par ces enfants, il ne s’impose pas comme père par la force ou la conquête. Il « est » père ou il ne l’est pas. Etre père est un état fondamental dont personne ne peut nous abstraire, même si on nous prive d’en exercer la fonction pour une raison ou une autre.

J’espère que vous ne m’en voudrez pas de ces petits détours par lesquels la lecture d’un thème singulier permet d’ouvrir un champ de réflexion sur des notions qui, la plupart du temps, sont fort mal comprises dans notre infra-culture moderne. Et pour cause.

George ne pouvait donc pas rêver de naître sous une plus belle combinaison Asc/Signe Solaire. Si le thème d’Elisabeth II – Taureau/Capricorne – exprime avant toute chose la ténacité, la solidité, le maintien de la tradition monarchique, le sens du devoir, voire l’abnégation.

Celui de son arrière-petit-fils évoque, au départ, éclat, panache, autorité, audace, courage, popularité et capacité d’expansion.

 

Ce qui veut dire que les qualités d’audace, de combativité voire d’impulsivité du Bélier complétant celles du Sagittaire et du Lion, les trois signes de Feu,  ne sont pas absentes de ce thème.

  • En effet, on remarque la présence d’Uranus (intransigeance, raideur, indépendance, affirmation personnelle) en Bélier justement, et au FC (c’est la planète la plus angulaire de tout le thème, ce qui signale son importance) et au trigone de l’Ascendant Sagittaire. On peut d’ores et déjà y voir, sur le plan caractérologique, des tendances réformistes et audacieuses, une volonté bien marquée, une sorte de « nuque raide » avec lesquelles il faudra compter dans son éducation. Et, sur le plan de la destinée, une sorte de vocation héroïque, un désir d’explorer de nouveaux champs d’expérience,  une dimension prométhéenne qui feront de ce souverain, tout à fait autre chose qu’une simple potiche posée sur une cheminée de Buckingham, ou faisant pipi là où son Premier Ministre lui dira de faire.

D’autant que le carré que forme Uranus en Bélier à Mercure en Cancer ne va pas dans le sens de l’accommodement et de la souplesse d’esprit. Nous aurons, au mieux, un humoriste implacable avec les faiblesses ou les ridicules de son époque (Mercure est en conjonction avec Mars et signale de redoutables talents de polémiste) au pire, un « très mauvais caractère », ni facile, ni patient, ni souple, ni accommodant avec un certain nombre de principes. Espérons que ce soit de bons principes….

Notons que nous trouvons de semblables rapports Uranus/Mercure/Mars, non pas entre le Bélier et le Cancer comme avec George, mais entre la Balance et le Cancer….chez Elisabeth 1ère, sa fort lointaine aïeule. Et, quand on connaître le caractère déterminé de cette souveraine, on peut se faire une idée de certaines des dispositions du prince.

  • Mais les valeurs du Bélier sont présentes d’une autre façon encore dans ce thème.

Elles le sont par la conjonction très étroite que Jupiter – maître de l’Asc Sagittaire et gouverneur du thème – forme avec la planète Mars dans le signe du Cancer (sous lequel, à quelques heures près, il a failli naître et qui est le signe solaire de son père, le Prince William, et le signe lunaire de sa mère, la Princesse Kate qui possède une magnifique Lune en Cancer et en Maison IV (celle de la famille) au trigone de Jupiter (ce qui ne gâte rien et sur le plan intime et sur le plan de la popularité) qui me fait penser qu’elle n’en restera pas à un exemplaire unique et que George aura donc des petits frères et sœurs.

La conjonction Jupiter/Mars est celle des énergiques et des réalistes qui savent faire face aux circonstances contraires pour entreprendre, construire, s’imposer ou combattre. Elle fait les courageux, les généreux, les entreprenants, les forts qui – lorsque les circonstances le demandent – ne se laissent pas abattre par l’adversité; qui aiment s’attaquer à des réalisations d’envergure. Elle est aussi la configuration « colérique » par excellence…ce qui ne devrait pas améliorer le caractère de notre jeune  héros.

  • Opposée à Pluton en Capricorne, elle nous ouvre des perspectives d’interprétation plus dramatiques.

Disons le tout net : les dissonances Mars/Pluton et Jupiter/Pluton évoquent des expériences qui nous affrontent à l’agressivité destructrice (ou autodestructrice) et à la corruption des valeurs sociales, morales, politiques (suivant le lieu où l’existence nous a placés).

Ici, la pointe acte de la configuration – Jupiter/Mars – s’exprime en Maison VII ! Celle des « ennemis déclarés » disait l’astrologie traditionnelle. George aura-t-il à faire face à des circonstances dramatiques, à des obstacles et des dangers où il lui faudra manifester les qualités que j’ai énumérées plus haut ? Je ne serai peut-être plus là pour le voir lorsque ce sera son tour de régner. A moins qu’il ne s’agisse des circonstances auxquelles sa famille devra faire face, Mars venant de la Maison IV et étant maître de cette même Maison IV (origines, famille, racines…)

Le côté positif de cette configuration extrême consistant à sensibiliser le sujet sur les arrière-plans obscurs du jeu social et politique dans lequel il est engagé – n’oublions pas que nous avons affaire au thème d’un futur roi – à lui accorder la dose de lucidité nécessaire, voire de scepticisme, qui lui permettront d’aborder la réalité du pouvoir officiel de sa fonction sans se faire beaucoup d’illusion sur sa portée, sa marge de manœuvre face aux forces véritables  qui tirent les ficelles et mènent le jeu politique (celui de la finance internationale par exemple).

  • Aurait-on alors affaire au thème d’un homme corrompu, prêt à utiliser toutes les ruses de Machiavel pour arriver à ses fins ?

Le thème répond de lui même me semble-t-il.

Si nous rapportons cette configuration à ce que nous avons établi dès le départ à travers les qualités que lui délivrent son signe solaire, son Ascendant et la présence d’Uranus en Bélier, au trigone de son Asc, il va de soi que la réponse s’impose d’elle-même..

Ce futur souverain aura, sans doute à faire face à quelque grave crise ou danger qui risque de détruire l’Etat (l’axe Cancer/Capricorne est celui de la structure familiale et sociale, donc l’axe de l’Etat) et dans laquelle toutes ses qualités personnelles seront mises à contribution. Et, bien loin de se comporter en Machiavel, il semble qu’il aura plutôt à faire face à des adversités sournoises dangereuses et déterminées.

La chaude présence de Jupiter en Cancer (le pater familias, le père de la Nation) et celle de Mars (esprit de résistance, combativité pour repousser une attaque, tenir des positions, se libérer d’un siège, vous pouvez imaginer d’autres images qui vont dans ce sens) montrent qu’il pourra compter sur l’appui populaire dans cette lutte qu’il aura vraisemblablement à mener.

Cette conjonction Jupiter/Mars/Mercure forme le pointe d’un grande trigone en signes d’Eau (la sensibilité, l’affectivité et l’imagination sur le plan personnel – la sensibilité collective, les qualités de communion avec la masse, le peuple, la communauté nationale sur le plan politique, social, religieux même)  dont les deux autres piliers sont Saturne en Scorpion (discipline, contrôle de soi, rigueur, ordre méthode) et Neptune en Poissons (ouverture à une forme de communion universelle). Ce qui donne à ce thème et plus particulièrement à cette grande figure que je viens de détailler, la marque d’une sorte de destinée quasi religieuse, voire celle d’un sacrifice, au service d’une grande cause. Et quelle pourrait-elle être si ce n’est le service de sa patrie, de son royaume ?

Déjà Elisabeth II, son arrière-grand-mère, présentait elle aussi, dans son thème, cette conjonction Jupiter/Mars si courageuse et combative. Déjà cette conjonction était en carré avec Saturne en Scorpion (blocage de tous les instincts et désirs personnels sacrifiés au devoir, à la responsabilité, à l’action) et en opposition à Neptune, ce qu’on pourrait traduire par : combat au service d’un idéal collectif, d’une foi, d’un rôle où l’égo se dissout sous la grandeur de l’enjeu..

Or Elisabeth II, quels qu’aient été ses désirs et ses ambitions personnelles, est une personne

  • qui se trouva propulsée héritière du trône à 12 ans du fait de la méprisable défection de son oncle Edward VIII pour épouser une quasi prostituée.

  • qui connut 4 ans de privations pendant la guerre et même au-delà,

  • qui frôla la mort mille fois sous les bombes larguées par le Allemands,

  • qui eut froid (peu de charbon à brûler pendant la guerre)

  • qui eut peut-être faim (car le ravitaillement à Londres ne devait pas être florissant durant la période et que la famille royale tenait absolument à partager les restrictions des Londoniens)

  • qui porta l’uniforme et remplit son devoir au volant de véhicules militaires, puis, à peine la paix revenue,

  • dut régner sur un pays affronté à la plus colossale menace que l’Occident ait connu après Hitler et avant l’islam : celui du communisme  stalino-soviétique.

  • dut assumer le glas d’un immense Empire, celui-là même dont son aïeule, Victoria, avait coiffé la couronne en 1876.

Tout cela sans se plaindre jamais, sans broncher, sans faiblesse.

Je ne sais si George aura à affronter des circonstances aussi dramatiques, mais « au cas où », je pense qu’il saura faire face à la situation avec honneur et panache.

 

Voilà la première « dualité » ou la première « ombre » dévoilée.

Bien sûr, on pourrait donner à ces astralités une traduction plus légère. En évoquant par exemple la personnalité bien trempée d’un homme qui, tout en honorant sa fonction, aura tendance à vouloir secouer les habitudes, révolutionner la tradition, à n’en faire qu’à sa tête, à provoquer des rapports de force avec son entourage, etc….

Mais, étant donnés les temps que nous vivons, cette interprétation me paraît bien fade.

Tout l’occident se dirige vers une crise civilisationnelle majeure (en fait elle est déjà là depuis longtemps, mais en arrivons maintenant à ses développements extrêmes) et ce Roi, s’il règne, ne pourra pas faire autrement que de l’affronter et d’y jouer son rôle de Roi.

 

  • Cela m’amène à évoquer l’autre grande face du thème. La face non pas sombre, mais douloureuse et éprouvante après la face solaire, royale, spectaculaire que je viens de tenter d’évoquer. Celle de l’éclat, que je soulignais d’entrée de jeu.

Regardez le thème et vous constaterez qu’il s’articule entre quatre grandes configurations que nous pouvons regrouper de la manière suivante en laissant un peu de côté la précision mathématique des aspects :

  • le Carré dit en « T » Jupiter/Mars/Mercure opposé Pluton, tous trois au carré d’Uranus.

  • le Grand Trigone en signes d’Eau, Jupiter/Mars/Mercure trigone Saturne au Scorpion et Neptune aux Poissons.

J’ai dit ce que je pensais de ces dispositions astrales.

Restent deux configurations dont je n’ai pas parlé.

  • L’opposition Soleil/Lune (le Prince est donc né sous une Pleine Lune, ce qui pourrait lui donner beaucoup de traits du « Lunaire ») au quasi double carré de Saturne en Scorpion.

  • L’opposition Vénus/Vierge à Neptune-Poissons (très largement) au double carré de l’Asc Sagittaire.

  •  Voyons d’abord l’opposition Soleil/Lune.

Cette opposition, tant qu’elle n’est pas réalisée et dépassée (une opposition consiste toujours à concilier deux façons de voir ou de vivre les choses) constitue souvent un facteur d’indécision, d’instabilité, d’oscillation entre deux pôles de la personnalité qui doivent arriver à se coordonner..

L’astrologie psychanalytique y voit souvent la marque d’une incompréhension constitutive dans le couple parental affectant la psyché de l’enfant. Peut-être. L’anthropocosmologie interroge la réalité bien au-delà de ce que peuvent percevoir les lunettes freudiennes.

Fuyons le réductionnisme freudien et essayons de penser cette opposition par elle même.

A la Lune se trouve ce que le sujet ressent, sa façon d’habiter le monde, l’état dans lequel il est le plus à même de se sentir lui même et en appartenance avec son milieu, avec la vie, avec la Terre.

Une Lune en Capricorne évoque le retrait et le repli sur soi d’une sensibilité qui doit s’exprimer en milieu hostile (hivernal). Je dis à mes élèves : imaginez un olivier qu’on essaierait de transplanter en Ecosse ou dans les Alpes. Imaginez la force de résistance qu’il lui faudra déployer pour s’adapter à un climat qui lui est exactement contraire. C’est une image mais elle peut vous aider à imaginer une Lune – maître du Cancer, signe de plein été évoquant la chaude protection de la matrice maternelle où le fruit mûrit – en exil en Capricorne (signe de plein hiver où tous les fruits ont disparu, où les graines qu’ils ont lâchées, enfouies dans la terre froide et nue, devront attendre le retour de la lumière et de la chaleur printanière pour commencer à germer et renouveler le cycle de la vie naturelle).

Il y a dans une Lune en Capricorne, l’indice d’une sensibilité qui se rétracte devant, par exemple, les exigences d’une éducation sévère, ou les conditions d’une enfance difficile, malheureuse, solitaire. Il y a consécutivement la possibilité d’une grande discipline intérieure orientée vers, soit une forte ambition sociale (contrecoup au sentiment de profonde insatisfaction, insécurité ou frustration évoquées par « l’exil » – je crois d’ailleurs avoir écrit quelque chose d’assez approchant quand j’ai analysé le thème de Gouda 1er, notre roi actuel) soit vers une sorte d’ascèse inclinant à la réflexion, à l’étude, aux travaux de l’esprit, au renoncement, quelquefois au célibat, voire à la chasteté…)

Voilà donc un des pôles de l’opposition Lune/Soleil décrypté provisoirement.

Mais, reste à décrypter la position solaire (ce qui a été fait d’entrée de jeu) et surtout à comprendre comment ces deux fonctions peuvent se manifester, soit dans la personnalité du sujet, soit dans son existence, et surtout dans les deux.

 

  • Une première approche pourrait consister à dire que notre petit sujet sera très introverti, réservé, concentré et discipliné d’un côté lunaire; extraverti, rayonnant, un rien narcissique et spectaculaire de l’autre. Qu’il se partagera volontiers entre les activités de représentation éclatantes dévolues à son rôle et celles qui lui permettront de se retrouver dans quelque domaine royal, à l’abri des regards, partageant une vie simple et retirée, quasi rustique, seul ou en famille, en s’adonnant à un hobby quelconque ou à la réflexion.

  • Une autre interprétation consisterait à envisager cette opposition comme une véritable complémentarité.

Les moments de ressourcements indispensables où le « moi » puise à ses ressources profondes et s’éprouve en son irréductible identité, venant alimenter les moments ou le sujet devra entièrement se livrer à sa fonction de représentation, aux exigences de sa fonction.

  • Enfin, on peut y voir ce qui est essentiel dans une opposition Lune/Soleil et qui, de l’extérieur, est souvent analysé comme une propension à l’atermoiement, à l’indécision. Cet essentiel consiste à ne vivre les choses et à ne s’engager dans des décisions que dans la mesure où l’intégralité de la personne se trouve convaincue. Le sujet Lune/Soleil parce qu’il éprouve cette sorte de dualité fondamentale dont Goethe (Soleil en Vierge – la raison – Lune en Poissons – le mystère, l’imaginaire, le religieux) parle si bien en évoquant « les deux voies qu’il porte dans sa poitrine » (je cite de mémoire). Ce qui veut dire que le sujet Lune/Soleil essaie désespérément de réaliser la fusion de l’intellect et de la sensibilité; de sentir les choses comme il les pense, et vice versa; de ne les vivre que lorsqu’elles peuvent aussi bien satisfaire à ses besoins émotionnels, qu’a ses exigences rationnelles, intellectuelles, conceptuelles.

Un homme politique de notre époque a fort bien représenté ce déchirement jamais totalement dépassé, cette difficulté à s’engager dans une voie qui satisfasse ce qu’il sentait et ce qu’il voulait, ce qu’il aimait et ce qu’il pensait. Il s’agit de  Philippe Seguin, dont les fluctuations, changements de cap, démissions et bifurcations sont devenues légendaires dans le monde politique français….dont pourtant il a su gagné l’estime. C’est qu’il était facile d’observer pour qui s’en donnait la peine, que ces changements de cap,  loin de manifester un quelconque opportunisme carriériste à la Jacques Chirac (le Grand Condor des Andes) ou à la Sarkozy (plus ouvert que moi tu meurs, plus à droite que moi tu meurs, plus européen que moi tu meurs, plus franco-français que moi tu meurs, plus libéral que moi tu meurs, plus social que moi tu meurs, etc, etc….) par exemple, étaient au contraire l’expression de cette exigence de mettre en parfaite conformité le sentiment intime des choses et les choix objectifs, les engagements statutaires dans lesquels il s’était engagé,  sans faire de concession.

C’est une carrière qui connut donc beaucoup de revers et de fractures qui s’est terminée tristement dans un fauteuil confortable de premier président de la Cour des Comptes où ses exigences déontologiques firent merveille paraît-il.

Il faut donc s’attendre, avec George, à un homme contrasté, cherchant toujours cette unité intérieure, cette exigence de mettre en conformité sa conscience et ses devoirs d’Etat, sans toujours y arriver sans doute.

 

  • Mais ce qui est grave dans cette opposition, c’est qu’elle est arbitrée par Saturne en Scorpion. Ce qui veut dire, en langage technique, que Saturne forme un double carré aux deux luminaires, Soleil et Lune. Redoutable configuration

J’ai beau retourner toutes les solutions interprétatives dans ma tête depuis des jours et des jours, je n’arrive pas à trouver une traduction heureuse et bienfaisante à cette dissonance.

Elle évoque les épreuves, le sentiment de perte, de deuil et d’abandon, de mélancolie et de renoncement; quelquefois de culpabilité, suivant les circonstances. Le tout se traduisant souvent par un complexe d’échec à la source de revers de fortune.

  • Dans la liste de nos rois affectés d’une dissonance Soleil/Saturne nous trouvons Charles VI et sa folie dont l’épouse reniera son propre fils en offrant la couronne à l’envahisseur anglais par le traité de Troyes, sans oublier la terrible défaite d’Azincourt – Louis XI et son sentiment de rejet par son père Charles VII, son goût de la solitude, l’injustice attachée à son nom par l’Histoire – Henri II, son incarcération comme  otage de Charles Quint après la défaite de Pavie, son accès au trône dû à la mort prématurée de son frère aîné, sa soumission à une maîtresse plus  âgée que lui de vingt ans,  ses défaites devant les Espagnols, et enfin sa mort tragique dans un tournoi « amateur » ! On peut aussi évoquer, pour l’étranger, Ferdinand 1er d’Autriche contraint à abdiquer, François-Joseph II avec qui s’achève la monarchie autro-hongroise, Carlos 1er du Portugal, tiré comme un lapin, sans oublier Nicolas II, contraint à l’abdication puis assassiné dans une cave à Ekaterinenbourg et Guillaume II, chassé par la révolution après la défaite de 1918.

  • Dans la liste de ceux affectés d’une dissonance Lune/Saturne nous retrouvons ce malheureux Henri II, sa mère Catherine – le dragon noir – et sa maîtresse Diane – mi-vampire, mi-lionne – Henri III, dominé lui aussi par sa mère Catherine, inconsolable de la perte de sa fiancée la princesse de Condé, trucidé par le moine Clément – Louis XIV, orphelin de père à cinq ans, partageant maman avec le beau Mazarin, affrontant la Fronde (ce qui l’obligera à coucher sur la paille, couvert de puces et à souffrir de la faim) sacrifiant l’amour (la Mancini) à son devoir (Marie-Thérèse) et surtout vivant sa vieillesse comme un calvaire ininterrompu en assistant à la mort prématurée de ses fils et petits fils. Le seul rescapé : son arrière-petit-fils, le futur Louis XV, lui aussi orphelin à cinq ans, lui aussi privé de son fils aîné, mais pour d’autres raison anthropocosmologiques que je n’analyserai pas ici.

Ainsi, à la lecture de ces exemples, les cas de figures possibles liées à une telle double configuration sont-ils facilement imaginables. Je le les préciserai pas. Ils sont porteurs d’analogies trop éprouvantes, et tous ceux qui ont quelques notions d’AnthropoCosmologie les devineront par eux-mêmes. Espérons simplement qu’ils trouveront d’autres formes d’expression moins dramatiques que ceux que je viens d’évoquer.

 

  • Vous n’oubliez cependant pas que Saturne, s’il affecte durement les luminaires, s’ouvre pleinement aux valeurs de Neptune et de Jupiter. Est-ce une figure de résilience ? George trouvant dans les épreuves qui semblent l’attendre, une sorte d’ouverture spirituelle, un vaste sentiment de compassion universelle qui pourraient en faire une haute figure du genre humain ?

Je ne sais.

Mais cette impression s’impose à moi, à la lecture de la dernière configuration présente dans le thème ; l’opposition Vénus/Neptune en Vierge/Poissons. Les symboles de l’amour et de la compassion universelle dans l’axe des épreuves, des limitations humaines, de la maladie, de la souffrance et du service, l’axe chrétien par excellence…..Il y a là de quoi se poser des questions sur la destinée inscrite dans ce thème, non ?

  • Et si on constate que Vénus, en tant que maître du Taureau est le maître de la Maison VI : le travail et le service – et de la Maison X : la carrière, la position sociale, on s’aperçoit que la fonction royale pour George s’orientera vraisemblablement beaucoup plus vers les valeurs  de l’oblation et du sacrifice que vers celles de la gloire personnelle et des valeurs super-égotiques qui s’y attachent et que nous évoquions d’entrée de jeu.

D’ailleurs le Soleil (autre symbole de la fonction) de George se trouve en Maison VIII : celle de la mort, des crises morales, physiques et matérielles, qui appellent à la dépossession de soi.

Chemin éprouvant qui semble marquer cette destinée qui, en définitive, évoque plus l’itinéraire d’une sorte d’ascèse religieuse que celle d’une confortable destinée représentative. Mais les valeurs proprement royales dans lesquelles la personnalité de George aura à s’exprimer, montrent qu’il sera probablement à la hauteur d’un tel itinéraire.

 

LSM

 

 

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