Je reviens sur le thème de ce président « normal », élu par un petit quart de l’électorat de notre pays (ainsi le veut, hélas, la loi électorale en France) et qui veut nous imposer des lois profondément anormales et amorales. Des lois qui donnent envie de vomir à une bonne part du peuple français (n’oubliez pas que Descartes qui pensait que le « bon sens était la chose la mieux partagée » est Français) mais qui se trouve tellement paralysé et intimidé par le terrorisme intellectuel qui « sursature » les médias (comme le disait Mgr Vingt-Trois il y a peu) qu’il fait le gros dos et regarde ailleurs pendant qu’on détruit sa culture et les conditions mêmes de sa survie en tant que peuple et nation.

Bref, je ne vais pas épiloguer sur cet aspect dramatique des choses; j’y reviendrai dans le papier que je prépare pour mes vœux de nouvel an en janvier prochain.

Mon propos est plus simple.

Quelles que soient mes incursions dans le domaine politique qui me tient à cœur en tant qu' »héritier » d’une culture envers laquelle j’éprouve une reconnaissance infinie parce que je lui dois tout, et acharné à défendre les fondamentaux du peuple qui la porte tant qu’il voudra résister aux attaques de la culture de mort (relativisme, individualisme, antichristianisme, immigrationisme) –  je ne perds jamais de vue l’objet même de ce site : témoigner, dans la mesure de mes moyens, des possibilités infinies de l’AnthropoCosmologie pour éclairer l’existence humaine. Soit dans la perspective d’une mise en lumière du projet potentiel et global contenu dans tout thème natal, soit dans celle d’un déroulement prévisionnel possible. L’une n’étant jamais exclusive de l’autre bien sûr.

Aujourd’hui mon attention a été attirée par deux articles parus dans un grand quotidien national et consacrés aux comportements du personnage sensé représenter le peuple français. J’y ai aperçu une telle confirmation de ce que son thème annonçait dès sa naissance, que j’ai désiré partager cette réflexion avec  vous.

Le premier de ces deux articles, daté du 10 novembre et paru dans Le Figaro, s’intitule « Encore un effort M. Hollande« .

Le second, paru dans le même quotidien mais daté du 11 est intitulé « Le diagnostic des psys sur François Hollande« .[1]

Extraits du premier article : « Êtes-vous au pouvoir?» Quand son interlocuteur formule cette question devant lui, François Hollande a un temps d’hésitation. Un peu interloqué, le président lui demande la raison de cette interrogation. Retiré de la vie politique active, occupant aujourd’hui un poste d’influence, l’homme lui explique: «On a l’impression que ce sont les groupuscules du PS, les think tanks, qui ont le pouvoir. Pas vous.» François Hollande a-t-il compris le message? Certains de ses visiteurs en doutent. L’un d’eux raconte: «Quand vous lui expliquez quelque chose, il vous donne l’impression d’avoir compris et d’être d’accord avec vous. Mais quelques jours après, vous vous rendez compte qu’il fait l’inverse ! » Et le commentateur d’ajouter : « Messages brouillés, autorité en question, interrogations sur la ligne politique, en six mois le doute s’est installé dans les esprits. En laissant son premier ministre en première ligne sur ce dossier [il s’agit du rapport de Louis Gallois] même si le rapport était commandé par Matignon, François Hollande met en lumière les contradictions des débuts de son quinquennat. [….] Le discours de Châlons du 31 août devait consacrer ce retour du chef de l’État sur le devant de la scène. Alors pourquoi, sur ce dossier si sensible, se mettre en retrait et laisser ses détracteurs pointer à nouveau ses hésitations à trancher, son incapacité à prendre des décisions, sa réticence à se mettre en avant ? »

Et l’article poursuit ainsi :

«Hollande est un enfumeur », réplique un homme d’affaires proche des milieux politiques. « J’étais pourtant plein d’indulgence au début. Mais il dit oui à tout le monde et ne décide rien. Il ne croit pas à ce qu’on lui dit. Il a une intelligence improductive

[On pourrait aussi se demander s’il croit à ce qu’il dit, lui…mais passons]

Ou encore :

 » Ça tangue et ça s’énerve. Sur les questions sociétales, c’est le même sentiment de flou. Même pour les députés PS, François Hollande est insaisissable. Résultat, peu de monde accepte, au PS comme au Parlement, de monter au créneau pour défendre l’exécutif « 

 Au terme de ces quelques extraits nous voyons apparaître le portrait d’un personnage à la volonté vacillante, contradictoire, présentant des difficultés à décider et à trancher, affectant d’être d’accord avec chacun de ses interlocuteurs pris individuellement et trompant tout le monde en bloc, voire se trompant lui même. Un « enfumeur » dira même un des protagonistes. Pire, ce fort en thème et grand donneur de leçons qui n’a jamais exercé une véritable fonction de responsabilité – si on excepte la mairie de Tulle – est accusé d’avoir une « intelligence improductive« .

Mais où vont-ils chercher tout ça ?

Voyons maintenant ce qu’en disent les Psychologues !

Je me réfère ici à l’article paru le 11.11.2012 dans LE.FIGARO.fr sous la signature de Martine Betti-Cusso et intitulé  » Cinq praticiens décryptent la personnalité du chef de l’État« , dont je me contenterai de retenir les propos les plus significatifs pour éviter de vous infliger un trop long extrait.

Je cite :

« Trait de caractère ou stratégie ? Prudence ou flottement? Flegme ou impuissance? Si les psychanalystes se gardent bien de trancher, ils donnent quelques indices sur la personnalité de l’indécis en général. Pour la psychothérapeute Isabelle Falardeau [….] «L’indécis chronique est un anxieux qui n’affronte pas les situations mais les contourne. Il laisse le temps faire son œuvre ou délègue la décision aux autres. Il va réfléchir longtemps, procrastiner, accumuler informations, documentations, consulter les uns et les autres.» Ce qui permet accessoirement de jouer la montre. Inversement, après une valse-hésitation, l’indécis peut agir par impulsion puis le regretter. «Décider, c’est s’enfermer dans un choix, prendre le risque de se tromper, poursuit-elle. Le sujet, souvent perfectionniste, craint cette situation et cherche l’évitement.»

Même analyse pour le psychanalyste Jean-Pierre Winter  [….] « L’indécis a peur de perdre et de se perdre. Il veut être aimé de tous. Et en ne décidant pas, il conserve l’illusion d’une toute-puissance, d’une infaillibilité

[….]

« Je crois que nous avons un président plus conciliateur que décideur  » analyse le psychanalyste Jean-Pierre Friedman.  » Dès son enfance, il a été formé à atténuer les conflits entre une mère de gauche et un père de droite. Aujourd’hui, il se trouve dans une situation où il doit concilier l’inconciliable, les impératifs économiques et les exigences de ses électeurs, et il continue dans cette trajectoire. Cette façon d’agir n’est pas forcément la plus mauvaise dans la poudrière où la France se trouve. S’il prenait des décisions rapides, les réactions pourraient l’obliger à se dédire, ce qui serait du plus mauvais effet »  [….] Pour Jean-Claude Liaudet …. son attitude consiste à trouver les solutions en menant la réflexion avec tous les acteurs sociaux, en consultant avant de décider. « Sa soi-disant indécision est peut-être pure interprétation de ses opposants à partir de maladresses de communication ». [Mais] tel n’est pas le ressenti de Jean-Pierre Winter, pour qui cette stratégie du compromis a sans doute été efficace lorsqu’il dirigeait le Parti socialiste et devait concilier ses diverses tendances, mais s’applique plus difficilement à la direction d’un État.

« Diriger un pays n’est pas diriger un parti. Si le chef de l’État se doit d’être consensuel, il lui faut néanmoins prendre des décisions et agir. Et l’indécision, qu’en termes analytiques j’appelle inhibition, me semble une erreur de stratégie

Quoi qu’il en soit, pareille approche attentiste s’inscrit-elle en adéquation avec les attentes des Français? Sont-ils en quête d’un décideur ou d’un conciliateur? « 

(Fin de citation)

Résumons cette deuxième série d’opinions. Nous avons donc le portrait d’un «indécis chronique… qui n’affronte pas les situations mais les contourne….d’un procrastinateur[2] » pour l’un, d’un personnage qui  » a peur de se tromper…et qui cherche l’évitement.» pour l’autre; d’un « indécis » (décidément le mot revient souvent) qui « veut être aimé de tous…. et qui conserve l’illusion d’une toute-puissance, d’une infaillibilité » pour le troisième. Le quatrième, lui, juge que Bêta Normal 1er est « plus conciliateur que décideur….qu[il] doit concilier l’inconciliable……[pour éviter de] se dédire, ce qui serait du plus mauvais effet »  [….]. Pour le cinquième, le personnage que nous avons couronné en des temps cruciaux pour l’avenir de notre patrie, est un « inhibé » qui se « trompe de stratégie« .

Bien sûr les thuriféraires du génial énarque, l’entendent d’une autre oreille. Ainsi le camarade Vincent Peillon qui n’a plus rien à apprendre en matière de sectarisme idéologique, « se souvient de l’un des conseils de François Hollande, lorsqu’il rêvait de bousculer le vieux Parti socialiste. «Il me disait: «Tu vas tellement vite qu’à la fin tu perds du temps.» La politique c’est la maîtrise du temps ». Une autre façon de se poser comme héritier de l’autre « François » qui disait laisser « du temps au temps« .

Et l’auteur de l’article de faire remarquer que « en prenant son temps, François Hollande est parvenu à l’Élysée contre des adversaires coriaces, DSK, Aubry et Royal d’abord, Sarkozy ensuite« . [….] «Il a toujours pris  les choses au fur et à mesure. Il n’a jamais voulu bousculer les calendriers», affirme un témoin.

C’est oublier qu’on peut être très habile du point de vue manœuvrier pour faire la différence avec les petits copains et se laisser porter par les courants propices, mais que diriger un pays et prendre les bonnes décisions, c’est tout à fait autre chose que de devenir le chouchou des militants socialistes ou même d’une majorité d’électeurs français en leur disant ce qu’ils ont envie d’entendre..

D’ailleurs le psychiatre René Major tient à préciser : « Une décision, c’est l’interruption d’une réflexion. Celui qui a du mal à prendre des décisions continue de réfléchir. Il se donne du temps pour mieux anticiper. Or, les derniers atermoiements sur les mesures prises suscitent un doute sur la réalité même de cette réflexion. Ainsi, le débat sur le mariage des homosexuels, ouvrant droit à l’adoption pour ces nouveaux couples maritaux, montre le peu d’analyse et d’anticipation sur le sujet… » Si je comprends bien ses propos, ce psychiatre nous dit :  si F.H oscille et tergiverse ce n’est pas parce qu’il réfléchit trop, sans quoi,  analysant et anticipant mieux il serait efficace. Ce qu’il n’est pas. Conclusion : il ne réfléchit pas plus qu’il ne décide et il est incapable de se comporter autrement. Donc acte.

René Major prend l’exemple du pseudo-mariage « homo » par lequel notre bon gros adolescent attardé compte – s’il va au bout de son délire – laisser sa marque dans l’Histoire, alors que ce ne sera qu’une tache suspecte de plus sur le caleçon déjà bréneux du socialisme qui avait pour DSK les yeux de Chimène. Mais il aurait pu prendre plusieurs autres exemples (notamment en matière économique et fiscale) car ces derniers mois et même ces dernières semaines, nous ont révélé son art du tango argentin en différents domaines.

Alors, qu’est-ce-qui, dans son thème natal, peut donner matière à ce type d’attitude hésitante et contradictoire ?

Plusieurs facteurs qui se potentialisent et que nous allons  analyser maintenant.

D’abord et avant tout,  notre ami est Ascendant Gémeaux, ce qui veut dire que le thème (dans la grande bonté de Celui qui a inventé le langage anthropocosmologique) nous signale dès le départ qu’il faut s’attendre à des dualités très marquées dans la personnalité du personnage, voire à une certaine propension à la duplicité, au doublelangage (langage de compassion aux ouvriers au chômage d’un côté et langage de connivence aux patrons réunis à Davos, par exemple, comme je l’avais remarqué à l’écoute du « 13H00 » de France Inter le 27 janvier passé)  bref à tout ce qui est double, donc divisé et trompeur (volontairement ou non)

Voici un extrait du Séminaire que j’ai consacré à l’axe Gémeaux/Sagittaire dans mon ouvrage à paraître : « L’ANTHROPOCOSMOLOGIE COMPAREE – Un Essai Théorique et Pratique – « Parler le langage des Correspondances »- Séminaires 1″

« Je reviens donc aux Gémeaux que nous avons à peine abordés jusqu’ici. Les auteurs psychologisants, tels Barbault, s’accordent à reconnaître comme propriétés dominantes des c

–                       la primarité (rapidité de réponse de la conscience à une sollicitation extérieure)

–                       associée à l’ampleur du champ de conscience : largeur virtuelle qui donne à la conscience une grande mobilité, une grande ouverture sur les choses, beaucoup de plasticité, car elle n’attache que le minimum d’attention aux objets, renonce à les approfondir, tant la saisie, la compréhension immédiate est rapide. D’où le passage quelquefois étourdissant d’une chose à l’autre parce que chacune d’elle n’a pas le temps de laisser une trace profonde dans la conscience. Celle-ci est devant le spectacle de la vie comme un enfant devant un buffet de desserts tous également appétissants ou comme un papillon au milieu d’un immense champ de fleurs tout aussi odorantes et attirantes les unes que les autres : il faut s’efforcer de les goûter tous et toutes, de vibrer à toutes les sollicitations et sensations possibles.

On comprend que ces dispositions signalent, dans l’absolu, un caractère nerveux (primauté de l’appareil psychique, alors que le Bélier accorde la primauté à l’appareil musculaire ou le Taureau, la primauté à l’appareil oral/gastrique) d’humeur instable, changeante, épris de mouvement et d’agitation, incapable de rester en place, souvent volubile et bavard, faisant beaucoup de gestes ou de mimiques pour s’exprimer.

Pascal, Gémeaux (célèbre) a écrit que l’homme était « un roseau pensant » : on ne peut mieux exprimer la souplesse, la légèreté, le côté épidermique d’un tel type, hyper mental, flexible et influençable, habile, vivant essentiellement et intensément dans la minute qui passe pour en apprécier toutes les saveurs et tout l’intérêt.  A ce propos le portrait fouillé que nous offre Christian Gury de l’étonnant maréchal Lyautey[3]– mixte des passions incandescentes du Scorpion et de la dualité gémellienne est assez explicite : « bouderies d’enfant contrarié, nerfs de femme….animé de « furie intérieure » et d' »orages intimes »…..être fragile, hypersensible, écorché, d’une extrême émotivité […] individu contradictoire…solitaire et sociable, rigoureux et dilettante, obéissant et libertaire, euphorique et dépressif…..difficile, ombrageux, susceptible, exigeant, insatisfait, nerveux, excessif, et même au-delà des limites » et encore « l’un calme, massif, marmoréen; l’autre nerveux, agité, mordant sa moustache, avançant de son pas rapide et souple de grand fauve créateur »[4] ou enfin « le désir, plus il vieillissait, de paraître jeune »  ….etc….

On songe aussi à tous ces personnages de contes comme Arlequin, Till l’Espiègle, le Petit Poucet, Peter Pan qui se caractérisent tous par leur espièglerie, leur goût de la comédie, de la farce, de la mystification, mais aussi leur souplesse d’esprit, leur compréhension immédiate d’un enjeu qui leur permet de s’adapter à toutes les situations avec beaucoup d’opportunité (voire d’opportunisme) et de se sortir de toutes les situations grâce à leur habileté, leur malice, leur savoir-faire.

Pensez au chat du Marquis de Carabas et à son improvisation géniale, véritable mystification, par laquelle il permet à son maître sans le sou de devenir possesseur d’un château et d’épouser la belle princesse dans le conte de Perrault. C’est sans aucun doute possible un chat Gémeaux ! Nous savons que Charles de Perrault était Capricorne, mais peut-être possédait-il un Asc Gémeaux…qui sait ?

Les mêmes Anthropocosmologues psychologisants, remarquent qu’il y a, dans tout c deux « personnages » potentiels dont l’un domine sur l’autre ou qui alternent dans le comportement du sujet et que la tradition a assimilé à Castor et Pollux, deux frères célèbres de la mythologie grecque.

Castor « représente la sensibilité changeante, la vivacité affective, le besoin d’émotions nouvelles débouchant sur une tendance au vagabondage sentimental, le tiraillement entre des impulsions successives, les passions décousues et changeantes; bref toutes les manifestations d’une sorte de romantisme fiévreux qui cherche à vivre la vie de façon aussi intense que possible » (pour reprendre l’exemple de Lyautey, on peut dire que se dessine ici le portrait du maréchal intime, grand consommateur de jeunes et beaux officiers de son Etat-major). [Pour notre locataire de l’Elysée, c’est Valérie remplaçant Ségolène ?]

Pollux, à l’inverse, « a le coeur complètement dominé par la pensée ou la raison. Il possède une grande présence d’esprit, il est curieux, pratique avant tout, habile, opportuniste, très inventif, il ne s’engage en rien, ne s’émeut de rien car il a mis son coeur à l’abri du monde incommode des émotions et des sentiments. Il peut donc choisir ce qui est le meilleur pour lui et ses intérêts et promener sur les autres – qui sont traités en fonction de ce qu’il attend d’eux – un regard ironique, sans concession, souvent spirituel même s’il est grinçant« [5] (ici, c’est le Lyautey politique, accomplissant son œuvre civilisatrice, profondément respectueuse de l’identité du Maroc, d’une manière géniale pendant son proconsulat de treize ans.)

…….

Ces descriptions tempéramentales et comportementales sont intéressantes mais font un peu l’impasse sur les motivations profondes du signe parce qu’on le considère seulement comme un « type » distinct et séparé parmi les douze « types » zodiacaux. Auquel cas on fait preuve de cet esprit de « définition » de « séparation » et de « réduction » dont j’avançais plus haut que le Sagittaire et les Poissons, chacun dans son ordre et suivant sa nature profonde, cherchait à s’émanciper….etc….

J’arrête là l’évocation de mon cours, mais on aura compris combien cette plasticité et cette division intérieure entre les intérêts objectifs et les intérêts subjectifs, entre le détachement et l’intérêt, entre le cœur et la raison, peut être préjudiciable à la prise de décision.

C’est pourquoi, dans mon cours, j’insiste sur le thème de Robert Schuman incarnation paradigmatique de la sensibilité romantique oscillant en permanence  » entre l’idéal le plus lumineux et le cauchemar épouvantable (penser à la musique et aux écrits de Robert Schumann, tellement agité de sentiments contradictoires, entre exaltation et dépression, qu’il finira par se jeter dans le Rhin auquel il a dédié une symphonie, puis par mourir dans un asile trois ans plus tard). La sensibilité romantique est ainsi sans cesse  ballotée entre la passion et la mélancolie, l’espoir et le désespoir, l’appel à la rédemption de ce monde désacralisé et la certitude d’une damnation définitive (voir Faust de Goethe)« 

Je vois mal F.H  se jeter dans la Seine par désespoir romantique, sa Valérie succombant aux charmes d’un solide garde républicain. Mais il est un défaut caractéristique des Gémeaux qu’il pourrait bien manifester un jour ou l’autre et que je vais essayer de vous exposer.

Nous avons parlé – en ce qui concerne les Gémeaux – d’oscillation, d’hésitation, de procrastination, et même de légèreté et de superficialité etc….mais quel est le ressort profond d’une telle attitude ?

D’autres signes/étapes sont qualifiés d' »hésitants » en AnthropoCosmologie (quelquefois à tort le mot ne convenant pas exactement à leur comportement)

Ainsi en est-il de la phase Balance qui s’efforce de concilier l’inconciliable et qui, lorsqu’elle n’y parvient pas, se lance dans un choix impulsif, se donne entièrement à une chose….puis, le balancier repartant en sens inverse, se donne entièrement à autre chose.

Ainsi en est-il de la phase Vierge qui, elle, ayant toujours peur de mal faire, peut manifester prudence excessive ou attitude trop timorée.

Et surtout de la phase Poissons, dont les natifs très typiques ont du mal à seulement savoir ce que le mot « choisir » peut bien signifier. Car leur plasticité psychique fondamentale, leur aptitude osmotique à entrer en communion avec les choses, leur fait sentir la complexité de la réalité, leur permet d’entrevoir des connexions, d’apercevoir des relations là où  la Vierge – qui aime enfermer le réel dans des définitions précises et concrètes – ne verrait que contradiction et imprécision.  Comment choisir dans un monde indifférencié d’impressions changeantes dont on se perçoit partie intégrante ? Comment choisir A plutôt que B quand on est entièrement impliqué et que tout choix nous paraît aussi arbitraire qu’un autre ?  Cela donne de très grandes réussites chez les Poissons de haut vol (Einstein par exemple…peut-être Fillon dans son combat contre Copé ?) mais pour la majorité des autres, s’il n’y a pas quelques éléments de cohésion dans le thème, on peut passer des hauteurs du génie, de l’inspiration prophétique, de la vision artistique ou religieuse, aux abîmes du chaos, de la noyade psychique, de la maladie mentale quelquefois.

C’est les Gémeaux nous avons l’attitude quasi contraire. D’abord parce que les Gémeaux sont des « mentaux » (signe d’Air) et non pas des Emotionnels (signe d’Eau). Le « ne pas choisir » des Poissons qui se sent une âme multiple, sensible à l’extrême à la désespérante complexité des choses, se transforme en « tout choisir » pour les Gémeaux qui, eux, sont séduits par l’extrême et séduisante diversité des choses. Nuance. Pour la phase Poissons, tout est enchevêtré, inter-relié, indifférencié – pour la phase Gémeaux, tout est posé, séparé, attirant dans son absolue singularité.

Mais de deux structures contraires, résulte une attitude qui semble identique : hésiter, tergiverser, se dérober, ne pas s’engager, etc….

Mais alors que le Poissons n’a pas envie du tout de choisir parce que « tout se vaut« , le Gémeaux n’a pas envie de renoncer à quoi que ce soit parce que tout est séduisant et tentant. Il veut le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la fermière. Résultat : il est incapable de renoncer et de s’amputer d’une satisfaction possible puisque tout choix conduit au renoncement à un ou plusieurs autres choix possibles. Que fait alors le Gémeaux typique (qui n’existe que dans l’idéal bien sûr car une personne est toujours un mixte de l’ensemble des « conditionnements » célestes) ?

Il attend tout bonnement que les choses s’imposent à lui : en clair, il choisit souvent par l’échec. Forcé de renoncer à une possibilité il adopte à la possibilité qui lui reste.

J’ai pris l’exemple de Robert Schumann à dessein tant il est typique.  Ainsi, toute une part de son adolescence sera marquée par l’hésitation entre :

–                                   d’un côté la littérature et la poésie. Par goût d’abord : tous les Gémeaux aiment les lettres, l’écriture, le jeu des mots et des idées. Mais aussi sans doute par identification à papa. Celui-ci est libraire, écrivain raté, et il ouvre l’immense domaine des livres de sa librairie à son fils et l’associe à ses propres travaux sur les grands génies de l’humanité dont il veut écrire la biographie !

–                                   de l’autre côté la musique qu’il a toujours aimée mais à laquelle il veut maintenant se vouer après l’éblouissement de la rencontre avec le pianiste Moscheles venu donner un récital dans sa petite ville. C’est décide : il sera pianiste !

–                                   Reste aussi à faire plaisir à maman qui a les pieds sur terre, elle : il fera donc du droit. Mais pas trop longtemps (Dieu merci). Son professeur de piano (et futur beau-père-ennemi) assurant la brave dame que son fils est destiné à faire une grande carrière, elle accepte – le cœur inquiet tout de même – qu’il se consacre à la musique.

–                                   Nouveau dilemme : se consacrer à une carrière de concertiste d’un côté (comme sa future épouse, une des plus grandes pianistes du XIXème siècle au même titre que Liszt…mais sans détruire autant de pianos) ou à la composition de l’autre ?

–                                   Dur de trancher ! Alors il se castre : c’est à dire qu’il se met en demeure de choisir par défaut. Il invente, pour rattraper son retard (il est déjà avancé en âge pour entreprendre des études techniques assez rebutantes) un dispositif qui, bloquant son médium, devrait lui permettre de développer l’annulaire et l’auriculaire en les désolidarisant des autres doigts. Au bout de quelques semaines, lorsqu’il se décide à abandonner son engin de torture, je ne sais s’il a développé ses 4ème et 5ème doigt comme il le souhaitait, mais, ce qui est sûr, c’est que son médium, lui, est paralysé. Il le « récupérera » quelques années plus tard, mais trop tard : la carrière pianistique n’est plus possible ! Exit donc le Schuman brillant dans les concerts et rivalisant avec Moscheles, Thalberg, Liszt…et sa femme (n’oublions jamais qu’il y a chez tout « Gémeaux » un complexe de compétition fraternelle souvent destructrice : Castor et Pollux, Romus et Romulus, Etéocle et Polynice en sont des archétypes classiques avec quelques frères ennemis célèbres dans l’histoire plus récente de la littérature et du cinéma).

–                                   Par défaut, par échec, s’impose alors naturellement la vocation de compositeur qu’il n’a pas vraiment et délibérément choisie, et dont il ne tirera que de maigres satisfactions malgré la force de son génie. Dans un temps où sa femme, formatée par l’éblouissante technique que son père, le terrible M. Wieck lui a inculquée, mais aussi (on l’oublie souvent) grâce à la culture poétique et musicale à laquelle son génial mari l’a ouverte et qui la fera passer statut de singe savant à celui d’une authentique musicienne étincelant sur toutes les estrades d’Europe. Tournées pendant lesquelles le pauvre Robert (quand il accepte de la suivre) joue le rôle du « mari de la concertiste » (Ah, ces pauvres Gémeaux et leur propension à jouer un rôle ! Cela leur colle à la peau). Un auditeur lui demandant même, à l’issue d’un concert : « Et vous, cher Monsieur, vous faites de la musique aussi ?« 

–                                   Dur, dur l’absence d’engagement véritable des  Gémeaux. Leur indéniable faculté de « faire semblant » peut leur jouer des tours.

Voilà donc, ce qui, potentiellement et caricaturalement, pourrait arriver à notre Shadock Normal 1er. Qu’on lui demande un jour ou l’autre « Alors, cher Monsieur, vous faites de la politique vous aussi ?« . Encore que, pour ma part, je serais assez porté à penser que si F.H choisit par l’échec comme l’y prédispose son Ascendant, nous avons tout à y gagner, étant donnés les redoutables bouleversements sociétaux qu’il veut nous imposer.

Actuellement – et indépendamment du psychodrame qui se joue au sein de l’Union Manifestement Pernicieuse – le monde médiatique et politique est tout agité de l’affaire Notre Dame Des Landes. Une de ces initiatives purement fantasmatiques : projet inutile aux yeux de beaucoup : l’aéroport de Nantes pouvant être développé si vraiment nécessaire, contradictoire (augmenter les échanges dans un temps où une large part de la majorité et même de l’opposition, voudrait revenir à une consommation plus équilibrée et modérée, diminuer les échanges commerciaux source d’exploitation excessive des ressources naturelle et de pollution) destructeur (on va saccager une magnifique région agricole et naturelle) etc, etc. On songe aux projets mégalomaniaques de feu De Gaulle avec ses abattoirs de la Villette, son paquebot France, son Concorde….

                   « Que sont ces projets devenus ?

                   « Ils ont été trop mal conçus

                   « Abandonnés,

                   « Je crois, l’Histoire s’en est foutue

                   « Le citoyen en fut déçu »

                   « Et humilié…

Légèreté dans la conception, improvisation dans la mise en œuvre, amateurisme dans la conduite des dossiers conduisent à l’irresponsabilité et aux déboires que nous finançons de nos deniers. Ce qu’on peut pardonner à un adolescent qui fait ses expériences et essaie de confronter ses idées à l’épreuve des faits…mais pas à un soixante-huitard attardé qui croit encore s’amuser à bâtir des dossiers virtuels à Sciences Po et l’ENA, alors qu’il règne à l’Elysée. Tout semble virtuel chez notre Grand Vizir : les idées, les actions, les amours.

Une deuxième particularité de son thème peut expliquer ce piétinement stérile (je ne dis rien de la façon dont sa politique dite européenne paraît erratique et ressembler à la course du lapin à travers les champs pour certains observateurs de la chose politique)

Observez la carte du ciel de François les deux Zombies (les « Deux Eglises » c’est déjà pris…bien que, selon les prédictions de De Gaulle lui même, il est de plus en plus probable que cela deviendra dans pas très longtemps les « Deux Mosquées »)   et vous constaterez que le seul aspect reçu par l’Ascendant (expression privilégiée de l’égo, je vous le rappelle) est un trigone de Vénus en Balance.

Un psychologue écrivait plus haut que notre François Normal avait passer sa jeunesse à arbitrer les conflits entre maman de gauche et papa de droite et, plus tard, passer son temps à dénouer les conflits au sein du PS.

Nul doute que cette Vénus en Balance ne l’y aura puissamment aidé.

Bien sûr, les commentateurs anthropocosmologiques, insistent sur l’aspect affectif de cette position. Sur les prédispositions tendres et aimantes qu’elle implique (il faudrait demander à Ségolène et Valérie…et peut-être quelques autres) – ainsi que celles à la bonté (c’est tout à fait possible dans son cas) au sens esthétique (cela, c’est plus difficile à croire). Ils nous parlent aussi d’hésitation devant l’amour (effectivement il a fallu que Ségolène le mette carrément dehors pour qu’il s’engage vraiment auprès de Valérie) – d’un jeu d’élans et de retenues, de désirs et de craintes. Et ils affirment tous qu’un tel être a besoin de socialiser sa passion, de l’épanouir dans le cadre des convenances et coutumes et qu’il est fait pour le mariage ! Sans plaisanter.

Visiblement il y a quelque chose qui n’a pas dû fonctionner dans le programme de départ. Ceux qui ont lu la précédente analyse que je lui ai consacrée savent de quoi il s’agit : un désir infantile de s’affranchir des valeurs paternelles[6] dont François le fort-en-thème n’est toujours pas sorti et qui le conduisent à cumuler toutes sortes de contradictions qui semblent aller à l’encontre de sa propre nature. Refusant absolument de se marier lui même, il tient cependant à nous offrir le spectacle du couple petit-bourgeois qu’il forme avec sa concubine à l’Elysée; concubine qui l’accompagne dans tous ses voyages comme tante Yvonne accompagnait son grand Charles dans tous les coins du monde où il allait porter la bonne parole. Refusant absolument de se marier lui même, il se croit obligé de prendre en charge les délires de certains homosexuels voulant « se marier » et « adopter des enfants » et, alors que la France et l’Europe sont au bord du désastre, demande au gouvernement de présenter un projet de loi devant l’Assemblée Nationale en ce sens quelques semaines seulement après avoir été élu ! Quelle touchante sollicitude pour l’institution du mariage « pour tous » même pour les chèvres, le escargots et les phoques. Sauf pour lui.

Voilà pour la contradiction qui rejoint cette dualité constitutive des Gémeaux à l’Ascendant à laquelle Vénus ajoute sa note de féminité capricieuse, d’instabilité émotionnelle, de manque de persévérance dans les convictions et les décisions en s’amputant de ce qui aurait rendre Hollande sympathique : la défense du mariage et de la famille naturelle, cellule de base de la société et sans laquelle nous retournerons à la barbarie sociale.

En fait, plus on avance dans l’observation de ce thème et des comportements de celui qui l’incarne, plus on s’aperçoit que c’est :

–                                   le désir de pouvoir (Soleil-Pluton en Lion)

–                                   de se démarquer, d’être reconnu, de prendre une revanche quelconque sur le plan familial et social (Jupiter-Uranus opposé Lune en Capricorne et en Maison IX)

–                                   associé à la rigidité idéologique « progressiste » (Uranus/Cancer carré Neptune/Balance – Mercure/Lion carré Saturne/Scorpion) qui tiennent lieu de volonté véritable chez François Hollande.

Il appartient à un système doctrinal plus qu’il ne l’incarne et ne le domine.

Car, lorsqu’on observe ce qui appartient en propre à l’individu privé, on se trouve face à l’indécision, la fantaisie, le besoin de plaire et séduire, de faire des compromis, manifestation d’une nature liante et conciliante qui ne demande qu’à s’épanouir dans un cadre affectif harmonieux.

Qui sait, peut-être un jour s’éveillera-t-il et s’apercevra-t-il qu’il s’est  installé dans un costume qui n’était pas taillé pour lui (sans allusion à sa tenue vestimentaire qui l’apparente si bien à un commis voyageur s’habillant au Carreau du Temple) : celui d’un doctrinaire enragé contre la culture qui l’a nourri alors qu’elle en a fait le fort-en-thème que j’évoquais plus haut. Peut-être comprendra-t-il alors qu’il aurait pu être vraiment utile à son pays en écoutant son cœur plutôt que son intellect, au lieu d’en précipiter la déconfiture morale et spirituelle.

On peut toujours rêver, n’est-il pas ?

Reste un dernier aspect qui contribue à accentuer ce qui, dans ce thème, peut aller dans le sens de l’atermoiement, de l’hésitation, de cette « inhibition » relevée par un des psychologues interrogés par Le Figaro.fr et qui ne peuvent que le conduire à l’usure et l’immobilisme.

Je veux parler du carré Mercure/Lion-Saturne/Scorpion que j’ai évoqué un peu plus haut.

Analogiquement que signifie cette dissonance du point de vue symbolique.

 

Mercure représente le mental, la pensée, la raison, la communication, la parole.

Saturne la réflexion, la mise à distance et le doute philosophique (mais aussi purement névrotique par insécurité profonde liée à l’histoire du sujet, à des expériences insécurisantes), la construction intellectuelle objective, le désir d’accéder à la structure des choses, de découvrir la loi permanente qui les gouvernent.

Ainsi, on s’en aperçoit, Mercure et Saturne ont de nombreux points communs : ce sont deux symboles mentaux et intellectuels, mais qui ne partent pas du même niveau intellectif.

Mercure part des dispositions naturelles de l’esprit humain pour connaître : il évoque donc la curiosité, il interroge le monde et cherche des réponses. En tant qu’outil universel, il le fait dans l’absolu certes, mais pas seulement. Car le Mercure de notre thème n’est plus seulement « outil universel » mais l’outil de connaissance d’un esprit humain particulier, d’une personne déterminée, gouvernée par des centres d’intérêt, ce qui va conditionner son fonctionnement et son intentio comme diraient les philosophes médiévaux.

L’astrologie conditionaliste qui a réalisé un remarquable travail sur le symbolisme planétaire, dit que Mercure appartient à la sphère des « représentations » : en deux mots, c’est celle où nous nous construisons une représentation du monde, elle réunit nos certitudes, nos idées de base, le sens que nous donnons aux choses ont (et qu’elles n’ont pas toujours). Ce qui est clair et évident pour nous (et qui peut s’avérer illusoire) et qui nous permet de nous exprimer, de nous affirmer.

Mercure part donc de ce niveau des « représentations » pour aller vers le troisième niveau : celui que ces mêmes conditionalistes appellent le « niveau transcendant« . Laissons de côté le choix du vocabulaire, et acceptons l’idée qu’il s’agit du niveau de l’inconnu, du mystère, de l’arrière plan encore chaotique et confus des choses, comme peut l’être une page de livre, assemblage de signes mystérieux, pour un enfant qui ne sait pas encore lire. C’est donc un niveau qu’il s’agit de déchiffrer pour qu’il puisse être pris en charge par la raison démonstrative et logique (logos = la connaissance) obéir aux impératifs de notre capacité de jugement (pour parler comme Kant) située au 1er niveau et éventuellement accéder à une nouvelle expérience, une nouvelle façon d’habiter le monde, celui que nous révèle le niveau 2.

C’est celui où nous entrons en contact avec le réel : celui de l’existence pour les conditionalistes; celui de l’intuition sensible ou de l’expérience pour moi. Or, toujours d’après les conditionalistes, Mercure néglige ce 2ème niveau, ce lieu où nous nous affrontons au monde, à la réalité, ce qui résiste à notre saisie, ce qui alimente notre expérience. Je sais, intellectuellement, que le feu brûle, mais je n’ai vraiment l’expérience de la chaleur et de la brûlure que lorsque j’ai posé ma main sur la flamme. On me l’avait dit, mais ce  n’était qu’une simple idée, une simple représentation. Maintenant j’ai éprouvé, expérimenté…..

Très bien. Mais je ne sais pas pour autant comment et pourquoi le feu  brûle. C’est là où un 3ème niveau d’appréhension des choses s’impose, celui du « transcendant« ; que je préfère, pour ma part, qualifier de niveau de l’inconditionné (et pour cause puisque justement c’est celui où je recherche les causes) ou de l’indéfini (je ne peux pas « définir » ce que je suis justement en train de chercher).

C’est pourquoi le mercurien pur peut s’avérer un dangereux phraseur qui discute, souvent brillamment, de ce qu’il ne connaît pas, qui agite des idées séduisantes qu’il n’a jamais soumises à l’épreuve des faits.

Saturne, lui,  part justement du 2ème niveau et va vers le 3ème.

C’est à dire que, prenant appui sur la rencontre avec le monde, il cherche à l’interroger de façon à donner des réponses satisfaisantes à notre désir de connaissance et aux exigences d’une action efficace. Il transforme alors la simple expérience du monde en expérimentation (Saturne est le grand symbole de la raison expérimentale et le maître de la techno-science, le patron des « ingénieurs » en quelque sorte; mais aussi des philosophes lorsque les exigences pratiques ne l’emportent pas sur le désir contemplatif et l’ouverture spirituelle). Il ne se contente pas d’une connaissance empirique des choses, façonnée par l’habitude et certifiée par la répétition : le soleil se lèvera demain puisqu’il s’est levé tous les jours depuis que la Terre existe. Pourquoi chercher plus loin ?

Saturne dira : est-ce si sûr que cela ? (scepticisme) qu’est ce qui peut m’en assurer ? (besoin d’assurance intellectuelle, psychologique pour que monde soit plus sûr) et, au fait, pourquoi s’obstine-t-il à se lever tous les matins…? sauf quand il pleut !….(nécessité de comprendre la nature des phénomènes soumis à notre expérience par la répétition, la mesure, la comparaison, les contrôles, bref toutes les procédures que la science peut mettre en œuvre pour « vérifier » l’expérience. Ce que Karl Popper appelle « falsification », mot que certains reprennent absurdement en français, alors qu’il faudrait traduire par mise à l’épreuve ou vérification).

Mais la nature même de Saturne (l’éternel insatisfait) implique qu’il ne s’arrête jamais à une explication qui viendrait comme sceller toutes les explications possibles. Explorant le domaine de l’indéfini (voire de l’infini) il constate naturellement qu’il serait contradictoire pour la raison humaine de prétendre enfermer l’indéfini ou l’infini dans une définition ultime. Alors il est toujours inquiet, toujours en insécurité, toujours en recherche, ce qui le pousse à revérifier ce qui a déjà été vérifié et à approfondir.

Vous vous doutez de ce que cela peut donner en matière affective ou amoureuse ! Peur, jalousie, alternance de certitudes et de doutes qui peuvent conduire à la déprime, à la dépression, voire au désespoir.  Mais Saturne en amour est une autre histoire.

Tout cela vous permet de mieux comprendre l’attitude attentiste, hésitante qu’on attribue à F.H et une bonne part résulte du conflit Mercure/Saturne dans son thème, associé aux autre éléments déjà étudiés.

Ici le conflit est exacerbé par la présence des deux symboles dans deux signes dits « fixes » : le Lion et le Scorpion.

Les signes « fixes » dans le zodiaque se caractérisent (sur le plan psychologique et comportemental) par la persistance, la fermeté, la continuité, la persévérance versus positif; l’obstination, l’entêtement, l’enlisement, le blocage, versus négatif.

Auquel cas, on est incapable de sortir souplement d’un conflit parce que justement les qualités d’obstination se sont développées au détriment des capacités manœuvrières d’adaptation.

Et on ne sait pas non plus revenir en arrière car se mêle à cette obstination qui nous fige sur un point de vue, une idée, quelque chose qui participe du sentiment de l’avoir. On est accroché à son idée comme Harpagon à son trésor et abandonner l’idée pour l’un c’est comme perdre sa cassette pour l’autre : une dépossession de soi et non une victoire de l’intelligence. Cela vient du fait que, dans l’extrême négative de ces comportements c’est l’idée ou la cassette qui possèdent véritablement le sujet et non l’inverse. L’intelligence n’interroge plus le monde, elle vit sur des certitudes qui privent le sujet de toute liberté. C’est ce qui fait, entre parenthèses, que les idéologies sont tellement destructrices et que les guerres civiles sont toujours plus violentes que les guerres classiques. On peut consentir à une défaite militaire, à une amputation territoriale, à une hégémonie politique, à une compensation financière sans se sentir intérieurement et personnellement dépossédé, toutes ces choses restant extérieures à soi et pouvant se récupérer. C’est impossible dans le cas d’une idéologie où nous appartenons corps et âme à une idée, à une théorie : si celles-ci s’effondrent nous nous effondrons avec elles. Nous ne pouvons que mourir pour elles…et, autant que possibles, tuer pour elles : voir les révolutionnaires avant-hier, les communistes et les nazis hier, les islamistes (ces « communistes » du XXIème siècle, comme les appellent un philosophe de mes connaissances) aujourd’hui.

La dissonance Mercure/Saturne agit dans le thème de Hollande à deux niveaux :

–                                   Le premier est celui de l’obstination idéologique, de la fermeté doctrinale. Mercure est en Lion et conjoint au Soleil : la pensée est soudée à la volonté associée au désir de dominer (qui n’est jamais éteint chez le Lion)  en affirmant une vérité. Elle se veut lucide, logique, évidente, « normale » (comment peut-on penser différemment de moi alors que les choses sont tellement évidentes ?) C’est sans doute ce que veut dire « président normal » dans la bouche de notre président. Je suis un président « normal » pour un Lion ne veut pas dire : « Je suis et je pense comme vous tous et je m’incline devant l’évidence », mais, bien au contraire, « Il est évident qu’on ne peut pas penser autrement que moi puisque j’incarne la vérité ».

–                                   Le carré de Saturne peut contribuer ici à enraciner cette certitude car, dans ce cas précis, Mercure refuse (le carré traduit un conflit) la leçon saturnienne, refuse de douter, refuse de mettre en question des certitudes aussi évidentes qui ne peuvent que s’imposer à tous. Nul doute qu’une part des positions doctrinales de François Hollande obéisse à ce schéma, qui n’est pas celui du bon sens, mais celui de la « certitude » qui  laisse peu d’espoir de voir cet homme trouver la force d’oublier ses prises de position théoriques et idéologiques, d’amender sa vision du monde et donc son programme politique.

Mais l’autre approche est tout aussi valable du fait même de la dualité profonde qui anime le personnage et qui est exprimée par l’Ascendant Gémeaux.

Elle associerait à l’obstination sur le plan des idées et des théories, l’incertitude, l’inquiétude, le doute devant les faits et l’hésitation sur celui de l’action, par difficulté à décrypter les signes renvoyés par la réalité.

Mercure en Lion exige des certitudes claires, logiques, simples (voire simplistes) pour dominer et agir sur son entourage. Saturne lui, adresse à cette intelligence éprise d’évidences lumineuses, des indications totalement négatives. Il dit à Mercure : rien n’est aussi simple que tu voudrais le croire et le dire, rien n’est évident, établi, tout dans la réalité s’avère matière à erreur, tromperies, trahison, difficultés et échec. On s’attend tous les jours à voir Grouchy (Hollande, qui n’est sans doute pas un aigle, a un Soleil et un Mercure en Lion comme Napoléon) et c’est Blücher qui, contre toute attente, débarque dans ton salon. On songe au commandant du Titanic si sûr que son bateau ne pouvait pas couler en théorie jusqu’à ce qu’un iceberg…..

Alors, puisque le monde se refuse à se comporter logiquement, le mieux n’est-il pas encore de temporiser avant d’agir, même si « en théorie » (c’est à dire sur le plan des principes doctrinaux de l’idéologie libéralo-progressiste qui constitue l’alpha et l’oméga du catéchisme hollandais) tout est si évident ?

L’expérience conjoncturelle (n’oubliez pas que Saturne part du constat des faits et leur cherche une explication fondée, stable, durable, certifiée) s’obstine à contrarier en permanence les certitudes intellectuelles si claires de Mercure (qui fonctionne, je vous le rappelle au niveau des « représentations », les idées claires et distinctes du bon René. Ce qui était si évident dans le discours de la campagne électorale où il ne s’agissait que d’argumenter et de réciter le catéchisme progressiste en proclamant sottement : « le changement c’est maintenant », comme si « changer » était une fin en soi, se trouve contredit, entravé, démenti par la confrontation avec l’expérience, la réalité, le vécu. Etranger à ce que ce bon président Normal qui n’a jamais vécu – confortablement – que dans l’ombre des bureaux du PS, des grandes administrations ou des couloirs des palais nationaux, pensait évident:

–                                   la réalité économique n’obéit pas à ses attentes

–                                   Mme Merkel n’est pas séduite par ses idées géniales pour résoudre la crise européenne

–                                   le chômage progresse régulièrement (c’est même la seule chose qui progresse avec la baisse du pouvoir d’achat et le nombre d’immigrés en France)

–                                   les contribuables n’apprécient pas les réformes fiscales qu’on leur prépare

–                                   les commerçants et artisans sont prêts à prendre les piques si on augmente encore la TVA

–                                   les ouvriers, employés, professions libérales, chercheurs, médecins, infirmières, sans parler des autres catégories professionnelles, sont dans la rue, devant leurs bureaux et usines désertés par les dépôts de bilan, ou sur le parvis des établissements de santé.

–                                   les Français du grand Ouest, vomissent le bel aéroport inutile et pollueur qu’on veut leur imposer, au grand chagrin de l’ectoplasme de Matignon

–                                   les petits patrons se transforment en pigeons et finiront par lâcher leurs fientes sur le costume un peu trop court des manches du président (à moins que ce ne soient les chemises qui aient des manches trop longues)

–                                   les grands patrons, eux, ne veulent pas se défaire de leurs plumes d’aigles et finir comme les ortolans que Mitterrand croquait avec tant de délectation quand la chasse en était interdite.

–                                   les banquiers se sentent très bien dans leur rôle de busards et de charognards car plus le gouvernement – par maladresse plus que par malice volontaire – plume les pauvres citoyens, plus ils s’enrichissent (voir le film « Le Capital » sans doute caricatural, mais tellement éclairant avec l’excellent Gad El Maleh)

–                                   les gens sains et équilibrés (beaucoup d’homosexuels compris) descendent dans la rue par centaines de milliers parce qu’ils sont révulsés à l’idée d’imposer aux enfants de France un « papa-fille » et une « maman-garçon » qui les auront fabriqués sur commande dans des éprouvettes et des ventres de location, tant ils haïssent le partenaire sexuel qu’ils devraient aimer et qui pourrait les rendre vraiment père ou mère.

–                                   les maires sont prêts à entrer en dissidence si on les force à appliquer des lois qui sont un déni de ce que la loi, le droit et la justice, ont toujours organisé dans notre Histoire : la victoire de la légitimité sur l’arbitraire, de la dignité sur le défoulement scatologique, de la loi naturelle sur la déviance et la perversion, du bon sens sur la folie, de la santé morale et mentale sur les aberrations et les dérives de la permissivité.

Ainsi, dans ce conflit Mercure/Saturne se rejoignent et se manifestent les deux niveaux d’interprétation – fermeture idéologique d’un côté, indécision pratique de l’autre – pour concourir à renforcer les déficiences relevées dans les articles évoqués en début de cet article.

J’ajouterai un troisième élément interprétatif à ce conflit et j’en terminerai par là.

Si Mercure concerne les idées et leur expression – la parole, les gestes, les mimiques – et Saturne la capacité pour une fonction – quelle qu’elle soit – de se construire pour parvenir à sa perfection (rôle structurant de Saturne qui concerne la pleine maturité psychique, émotionnelle, physique et morale) alors on comprend pourquoi notre cher président est si ennuyeux à écouter.

Avec ses « heu, heu….! » que raillent les amuseurs publics de tout bord. Mais surtout avec cette manie insupportable de hacher son discours, de s’arrêter tous les deux ou trois mots, la plupart du temps à contretemps, comme si son esprit avait du retard à l’allumage et éprouvait – comme votre ordinateur quand il doit télécharger un programme un peu lourd – une difficulté éprouvante à inspirer les mots nécessaires à traduire la pensée. Bref. Saturne empêche Mercure de se construire et d’arriver à la plénitude de ses fonctions régaliennes.

Normal 1er n’est pas un cas unique bien sûr et l’Histoire nous a donné bien d’autres exemples emblématiques des ennuis causés par une telle dissonance. Celle-ci est souvent présente dans les difficultés d’expression ou de prononciation, voire dans certains retards intellectuels. On cite le cas de Louis XIII et de Robespierre qui étaient bègues tous les deux. Robespierre étant surnommé, au début de sa carrière révolutionnaire : « la chandelle d’Arras » tant il endormait les pères constituants. A de rares exceptions près, Hollande mériterait bien d’être surnommé « la chandelle de Rouen » où il est né, ou « de Tulle » si on fait référence à sa brillante carrière d’édile municipal. Charles VI, atteint de la même dissonance s’est vu qualifié de psychotique, Charles VII d’aboulie et de retard intellectuel au début de son règne; Charles IX de manque de diplomatie et de souplesse d’esprit ….and so on.

En revanche, par surcompensation à cette insécurité psychologique profonde, l’aspect favorise l’avidité de l’esprit; donc le désir de connaissance qui vient combler le manque d’origine. Excellent pour un intellectuel, mais rarement profitable chez un homme d’action. Voir la liste précédente.

Qu’est ce qui peut légitimer une telle dissonance dans le vécu de François Hollande (puisque les configurations de notre thème représentent notre héritage) ?

L’Histoire répond. Louis XIII, timide et réservé, fut d’abord traumatisé par un père paillard qui le forçait à montrer son zizi aux visiteurs pour  bien manifester sa virilité (d’où son homosexualité par la suite). De plus ce père fut assassiné alors qu’il était tout enfant et il se demandait si les favoris de sa mère le laisseraient atteindre sa majorité. Robespierre fut abandonné en bas âge par son père…et se vengea très efficacement sur son roi, le père de la nation. Charles VI (bien qu’on puisse évoquer les difficultés du règne de Charles V menacé dans sa vie par la révolte des Bourguignons comme par la violence des Armagnac) qu’on dit psychotique, paraît avoir vu ses facultés intellectuelles détruites par le lent empoisonnement perpétré par sa femme et son frère (amant de celle-ci) le duc d’Orléans, aîné d’une famille qui allait causer tant de déboires tout au long de l’Histoire de notre pays. Charles VII, petit roi de Bourges, fils d’un roi dit fou, trahi par une mère qui vend les droits de son propre fils, à l’ennemi anglais pour une somme rondelette. Charles IX, dont le père est tué au cours d’un duel (meurtre déguisé ou accident ?) et fils d’une Catherine de Médicis, véritable dragon tout puissant, possessive et dominatrice, ne supportant aucune manifestation d’autonomie véritable de ses cinq enfants.

Arrêtons là.

Il me paraît évident que François Hollande (Mercure le représente en tant que maître de l’ascendant, ne l’oubliez pas) a dû éprouver quelques difficultés de communication avec un Père (Saturne, sur le plan de la psychologique freudienne est un archétype privilégié de la fonction paternelle, celle qui « limite et structure » celle qui « dit la loi. » Avec le Soleil et Uranus, il peut aussi être rapproché de la notion de « surmoi » si chère aux Freudiens.

Soleil/Pluton : l’image même du père ressenti comme tout-puissant, inquiétant, menaçant, pouvant exercer un droit de vie et de mort sur la vie du sujet

Saturne (Scorpion) : père hypercritique, acide, caustique, cassant, sans doute dévalorisant, incapable d’installer une véritable communication avec son fils (carré à Mercure), l’empêchant peut-être même de s’exprimer.

Uranus (conjoint Jupiter) : Principes rigides et indiscutables, une volonté affirmée d’assurer un magistère, d’exercer une domination (intellectuelle surtout) un père occupant toute la place dans la famille (Cancer). Bref, un père « castrateur ».

J’arrête là ces quelques réflexions anthropocosmologiques qui m’ont été inspirées par les analyses des commentateurs et des psychologues dans la presse de ces derniers jours, et qui viennent corroborer la validité de cette discipline pour tenter d’éclairer les arcanes d’une personnalité avant toute approche par les méthodes officielles de la psychologie ou de la psychanalyse.

Elles n’avaient pas d’autre intention et j’espère qu’elles auront pu susciter votre intérêt et votre réflexion.

Louis SAINT MARTIN


[1] Les phrases entre [….] et les mots en « gras » sont le fait du rédacteur.

[2] Un coup d’œil sur Wilkipédia vous apprendra que la procrastination (du latin pro et crastinus qui signifie « de demain »1) est une tendance à remettre systématiquement au lendemain des actions (qu’elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non). Le « retardataire chronique », appelé procrastinateur, n’arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque cela ne lui procure pas de satisfaction immédiate.

C’est le défaut majeur du « Type 9 » pour ceux qui s’intéressent à l’EnnéaGramme.

[3] Christian GURY – « Lyautey- Charlus  » – Ed. NON LIEU – mai 2010, 295 p., p.152

[4] Id. p.136

[5] André Barbault – « Traité Pratique d’Astrologie » – Le Seuil – 4ème trim. 1961 – 359 p., p.89.

 

[6] Qualifié d’une étiquette de droite et même d’extrême-droite par certains, ce père devait certainement prôner des valeurs assez conservatrices quant à la question du mariage.

4 réponses à to “HOLLANDE devant les « Psy » ? Quelques éclairages complémentaires…”

  • Maryse Jolles:

    Il ne s’est pas si mal débrouillé que ça après tous les quolibets de toutes nature et de toutes tendances .
    Maintenant,c’est Fabius qui marche  » en rêvant  » bien éveillé derrière lui lors des rencontres internationales .Petite vengeance à froid de notre raffiné Flamby .
    Supplice chinois ?
    Le pédalo hexagonal marche à la benzine mercurienne ; l’avancée des moeurs est en bonnes mains et notre « chef » n’est pas un psychorigide .
    Confiance .

    • Cher « visiteur » l’article sur Marine Le Pen existe déjà. Je l’avais écrit dans le cadre d’une petite prospective sur la présidentielle 2012. Mais il aura échappé à votre bienveillante attention. Il est daté du 22.02.2012 et il porte le titre suivant : « LA PRESIDENTIELLE – 5 – Sainte Geneviève[1] de retour ?… Marine LE PEN ».
      Je vous conseille donc de vous y reporter pour de plus amples informations…..toujours susceptibles d’actualisations bien sûr.
      Bien à vous

      LSM

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