L’actualité – cinématographique, politique, criminelle – m’a amené à m’intéresser à trois personnages « remarquables » sous bien des rapports, mais d’origine, de culture et d’époque – et surtout d’action – bien différentes.

 Leur point commun ? Ils présentent trois profils qu’on peut assez facilement rapprocher les uns des autres exprimant des caractères et des comportements vécus sur des plans et à des niveaux bien différents sans doute, mais parfaitement comparables. Et je  me demandais si le fait qu’ils fussent nés tous les trois, sous le signe de la Balance avec un Ascendant Scorpion, avec une forte valorisation de Mars dans les trois cas, y était pour quelque chose ?

 Il s’agit, par ordre chronologique, de Margaret Thatcher, Wladimir Poutine et Mohamed Merah.

 « Maggie », pour le peuple britannique, fut premier ministre de Très Sa Gracieuse Majesté pendant plus de dix ans. C’est la première femme de l’Histoire européenne qui soit devenue « premier ministre », et, de plus, sachant conserver son poste pour la plus longue période qui soit, depuis le XVIIIème siècle, en Angleterre. C’est elle qui sut redresser, non sans rudesse, un pays parti depuis longtemps à la dérive après trois règnes « travaillistes » (entrecoupés d’un médiocre et court interrègne « conservateur » assumé par Edward Heath) qui, entre 1964 et 1979, avaient mis le pays sur les genoux.

La Balance donne souvent aux natifs un certain souci d’élégance, de chic et de classe. Margaret n’en manquait pas qui était toujours tirée à quatre épingles, artistiquement coiffée, soigneusement maquillée, souvent vêtue d’un bleu profond qui mettait en valeur sa blondeur et la couleur de ses yeux. Pas une mèche ou un fil qui dépassât, jamais le moindre négligé, ou quelque attitude « décontractée ». L’antithèse absolue d’un Jean Louis Borloo qui semble toujours sortir d’un squat de poivrots quand il paraît à la télé.  Bref, une image de la féminité un peu guindée, apprêtée mais ne manquant ni de cette classe et de cette tenue (à quoi servirait le « féminisme » bien compris, si c’était pour que ces dames politiques se comportassent comme nos palefreniers de la politique ?)  qui nous amène à soupirer quand on regarde chez nous Mme Aubry ou Mme Joly, pour ne rien dire des rictus de Mme Artaud (qui n’a rien à envier à son prédécesseur Mme Laguillier) ou des mèches désordonnées de Melle Le Pen qu’on imagine jouant le rôle de la Grande Catherine enlevant le Kremlin à la tête d’un régiment de hussards.

 En revanche, assez peu de ce « sex-appeal » de ce magnétisme sexuel qui émane souvent des personnes marquées par le Scorpion (surtout à l’Asc). Margaret était ce qu’on pourrait appeler une beauté froide. Probablement à cause de ce Saturne qui se levait à l’horizon de sa naissance, s’installait sur son Asc. imprégnant son comportement apparent de cette distance, de cette réserve allant jusqu’à la froideur, qui sont la marque spécifique de cette fonction/planète.

Saturne, maître de la Maison III dans le thème (la Maison III est en rapport avec l’intellect du sujet) donna à cette jeune femme rigueur et profondeur de jugement, ténacité extrême favorisée par l’âpre combativité du Scorpion qui n’est jamais autant lui même que lorsqu’il est attaqué ou affronté à des difficultés majeures; fermeté et sang-froid dans les circonstances les plus dramatiques. Qu’on se souvienne de la fermeté dont elle sut faire preuve avec les grévistes de la faim de l’IRA en 1981, pendant la guerre des Malouines en 1982 ; durant toute la grève des mineurs britanniques de 1984-1985 ; de sa lutte contre le pouvoir exorbitant des syndicats professionnels; de son âpre négociation du rabais britannique sur le budget de la Communauté européenne ; et de son sang-froid lors de l’attentat de Brighton en 1984, où elle faillit périr dans l’explosion de l’hôtel où elle logeait avec son mari.

 On rêve de voir à la tête de notre pays (toute question de programme politique mise à part) un personnage d’un tel caractère, aussi soucieux des intérêts supérieurs de son pays (quelque opinion qu’on ait de sa politique libérale) manifestant une morale politique sans faille, loyale à ses valeurs et à ses idées, honorant les promesses faites aux électeurs. Cela nous changerait heureusement des camelots de foire, des ectoplasmes démagogues ou des enragé(e)s névrotiques qui se proposent à nos votes. Il semble bien que depuis De Gaulle (quelque opinion, là aussi, qu’on ait de sa politique) le moule soit cassé chez nous des hommes d’Etat. Un peuple qui se renie lui-même, s’abandonne aux délices de l’asservissement technocratique européen où disparaît sa souveraineté et aux charmes d’une invasion subie jusqu’à la subversion, ne peut susciter d’hommes d’Etat véritables.

  C’est sans doute encore Saturne aussi qui orienta cette petite fille d’épicier à préparer le concours d’entrée à Cambridge quand les copines de son quartier rêvaient de devenir coiffeuses ou vendeuses et occupaient leur week-end à courir les garçons. Elle, préférait bûcher. En raccourci : brillantes études de chimie, carrière de chercheur dans l’industrie, puis brillantes études juridiques et fiscales. S’engageant dans la carrière politique sur les pas de son père, la voilà députée, puis première femme chef d’un parti politique en Grande Bretagne, avant d’accéder au poste suprême comme évoqué plus haut.

 Saturne est important ici mais il ne faut pas oublier le reste.

Lorsqu’on observe le thème de Margaret Thatcher avec attention, on s’aperçoit en fait qu’il s’articule sur deux grandes figures seulement, totalement indépendantes l’une de l’autre :

 ] Une opposition Jupiter/Pluton dans l’axe Cancer/Capricorne (axe  parental qui présente de fortes affinités avec les notions de nation, d’Etat, d’administration et de gouvernement) et dans l’axe des Maisons II/VIII.

 –         Cette opposition dans l’axe des Maisons II/VIII redouble par analogie les valeurs de l’axe Taureau/Scorpion (2ème/8ème signes) qui se trouve sur la ligne d’horizon.

–         D’où valorisation des idées de génération-destruction-transformation qui entraînent l’intérêt pour la chimie

–         celles liées aux valeurs financières : l’argent dans la société est analogue au sperme dans la vie biologique : lui seul peut faire naître des projets et permet le fonctionnement de l’économie : production, consommation, déchets, recyclage qui sont les quatre fonctions indispensables à la survie physique du corps social. D’où l’intérêt pour les questions économiques et fiscales.

Cette opposition constitue comme la poutre maîtresse de toute la structure du thème  si on excepte les relations Vénus/Lune-Neptune :

  • Elle se situe au double-carré de la grande conjonction Mars/Soleil/Mercure en Balance

  • Elle est harmonique à Saturne/Asc. et à Uranus Poissons avec lesquels Pluton constitue un Grand Trigone en signes d’Eau

Donc un thème très structuré, fort bien organisé à la disposition d’une personnalité qui saura ou non en exprimer le potentiel. Ce que notre « dame de fer » a réussi au-delà du souhaitable.

 Essayons de traduire cette structure en quelques lignes.

L’opposition Jupiter en Capricorne (dans le contexte : gestion et organisation de l’Etat) à Pluton (contestation, transformation radicale, instinct de conservation et de survie mis au service de la Nation : signe du Cancer) montre un sujet d’autant plus porté à vouloir contester et réformer, restaurer, ranimer, détruire l’inefficace et l’obsolète pour installer les facteurs du renouveau et de l’efficient que Pluton ici est le maître de l’Ascendant et une sorte de projection de Margaret elle-même : personnage plutonien et martien.

Le travail de réforme et de renouveau économique et politique – Jupiter/Pluton – canalise tout le pôle volontaire et combatif de l’amas en Balance Soleil, Mars, Mercure : penser, concevoir, décider et agir c’est tout un chez Maggie et tout est polarisé vers son entreprise de restauration de l’économie et de la puissance britannique (l’amas Balance est au double carré de l’opposition Jupiter/Pluton et forme la pointe d’une sorte de « flèche » avec elle)

Cette volonté opiniâtre, plus défensive, « conservatrice » (sans doute à cause de l’exil de Mars en Balance et à la présence du Scorpion à l’Asc.) qu’offensive, s’appuie sur ce grand « triangle » en « signes d’Eau » évoqué plus haut : Saturne-Uranus-Pluton qui détermine une appréhension froide et réaliste (Saturne) lucide et non-conformiste (Pluton) sèche et inflexible (Uranus) de la réalité grâce à un outil intellectuel d’une force et d’une efficacité sans faille (les 3 principes se renforcent les uns les autres) qui organise l’exercice des facultés affectives, émotionnelles du sujet et conditionnent sa vision exigeante et « héroïque » de la condition humaine (signes d’Eau). Au titre de laquelle son horreur de l’assistanat et son mépris pour ceux ne comptent que sur les autres pour s’en sortir au lieu de se mobiliser et d’agir par eux-mêmes[1].

 « Et la Balance dans tout cela ? » me demanderez-vous. Elle ne se contente pas de faire de Maggie une sorte de mannequin pour femme politique très british.

Bien sûr que non. C’est la Balance plus que certainement qui a orienté Maggie vers une activité politique. Dans le cadre de mes précédents articles consacrés à des personnalités politiques, j’ai déjà assez insisté sur le rôle essentiel de la Balance dans l’ouverture de l’être humain à la dimension sociale et intersubjective d’où dérivent les activités politiques, j’en ai donné assez d’exemples en puisant dans le personnel de nos deux dernières ripoubliques pour me dispenser de revenir ici sur le sujet.

 Les vertus traditionnelles du signe qui le dotent du sens du compromis, de l’art de la diplomatie, de la subtile perception des rapports de force et des tactiques de temporisation, de contournement ou de repli qui lui sont associés, sans parler des dons de séduction, d’éloquence rhétoricienne et de persuasion – si importants en matière politique, surtout en démocratie où il faut savoir parler pour cacher sa pensée ou pour cacher son absence de pensée – sont ici associées aux qualités martiennes d’autorité, voire d’autoritarisme[2]qui permirent à Maggie de toujours dire ce qu’elle voulait et allait faire et de faire ce qu’elle avait dit qu’elle ferait. Contre vents et marées. Jusques et y compris par les moyens militaires lorsqu’elle infligea une sévère raclée aux mafieux qui s’étaient emparé du pouvoir en Argentine et croyaient détourner l’attention des Argentins en les lançant à la conquête des Malouines, lorsqu’elle n’hésita pas à faire couler un de leurs navires de guerre par les bâtiments de Royal Navy.

  Le dosage diplomatie/autorité semble avoir fort bien fonctionné…. jusqu’à ce que son obstination aveugle (défaut bien « scorpion » « saturnien » et « martien ») sur la poll tax qu’elle voulait imposer contre tout bon sens politique, a forcé Maggie à sortir de l’Histoire de son pays….après quasi onze ans de pouvoir sans  partage et trois élections législatives remportées consécutivement, je le rappelle à toutes fins utiles…

(A SUIVRE)

[1] Ceci est très bien rendu dans le film qui vient de lui être consacré « La dame de fer ». Notamment dans les discours électoraux du père de Maggie et dont celle-ci boit les paroles avec dévotion, tant le père et la fille semblent à l’unisson sur les conceptions de la politique et de la société..

[2] Une scène irrésistible – quoique pénible – de Margaret présidant un conseil des ministres et corrigeant le texte du chef du parti conservateur, comme une institutrice corrigerait la copie d’un élève du cours moyen, rend très bien compte de cet « assèchement » des valeurs relationnelles et diplomatiques de la Balance sous l’effet d’un Mars dominant et particulièrement « asocial » par ses carrés à Pluton et à Jupiter.

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