[Ce texte de conférences que je vous livre aujourd’hui sans rien y changer (sauf le mot « anthropocosmologie » qui remplace « astrologie ») a intéressé de nombreux publics en de nombreux lieux de France et de pays francophones.

Peut-être vous inspirera-t-il quelques commentaires auxquels je répondrai avec plaisir.

Il est vivement recommandé aux futurs étudiant(e)s qui voudront travailler avec moi, de le lire avec attention car il constitue (avec d’autres documents qui sont ou qui vont être en ligne et que je signalerai particulièrement) la partie introductive du Cours.]

Quelle est donc la place de l’AnthropoCosmologiedans la découverte de notre itinéraire individuel ? En effet, on ne s’intéresse pas à une discipline aussi riche par jeu, par simple curiosité, pour disposer d’un outil intellectuel original et « branché ».

Encore que toutes ces attitudes soient possibles mais elles ne mènent pas loin car la pratique astrologique, pour se révéler efficace et réellement gratifiante, demande un engagement de tout l’être, de toutes les forces actives de l’esprit et non un seul travail d’apprentissage de règles, de recettes, ou de définitions toutes faites. Et cet engagement s’accommode mal du seul besoin de jouer, ou d’une simple curiosité. L’effort faiblit vite, la curiosité suit rapidement le chemin de la facilité puis de l’abandon. L’AnthropoCosmologiedonne d’autant plus qu’on y met plus de soi. Nous verrons pourquoi par la suite.

Pourra-t-on alors découvrir les secrets de la réussite au Loto ou les moyens de dénicher l’âme-sœur ? Ce n’est pas sûr. Il vaut mieux renoncer à ce travail que de partir sur une vision aussi fausse avec des centres d’intérêt totalement puérils.

Le seul objet de l’AnthropoCosmologieest la rencontre avec soi-même. La rencontre avec la vie qui s’exprime à travers nous. La rencontre avec sa propre existence non pas telle qu’elle est déterminée une fois pour toutes peut-être ; non pas telle que nous la rêvons non plus, mais telle qu’il nous est demandé de la comprendre, de l’organiser pour lui donner son sens et son but véritables.

La carte du ciel d’une personne n’est sans doute pas un « avenir » ou un « destin » tout tracés inéluctablement. Elle est d’abord la figure symbolique de l’héritage qui nous est transmis à la naissance : héritage familial ou généalogique, héritage génétique, culturel, dépôt de toutes les expériences vécues par la lignée dont nous sommes issus. Comme tel cet héritage présente sans doute un passif (ce que d’aucuns appelleraient un « karma » négatif) mais aussi un immense capital de richesses accumulées qu’il nous faudra exploiter et faire fructifier dans le sens le plus adapté à la vie. A cette vie qui tend, à travers les règles de l’harmonie universelle, à une expression toujours plus unifiante et épanouissante.

Le thème natal est donc une succession acceptée et une promesse à réaliser, jamais un acquis définitif. Un passé et un devenir, jamais un présent figé ou un avenir tout construit.

Nous naissons au moment précis où « l’état du ciel » exprime qui nous sommes et indique les voies que la vie à l’œuvre dans le cosmos attend de nous voir emprunter, en déjouant les pièges que l’hérédité astrale nous a tendus sur le parcours de notre destinée individuelle.

Ces voies sont les plus satisfaisantes pour elle, les plus réalisatrices pour nous dans l’ordre des moyens dont nous avons été dotés. Etant entendu que d’autres, dotés de moyens différents, la serviront autrement, par d’autres voies individuelles. Mais aucune de ces voies n’est préférable ou supérieure aux autres au regard des besoins de la vie et de la providence. Aucune carte du ciel n’est meilleure ou supérieure à une autre dans le sens ou nous l’entendons couramment, c’est à dire dans un sens social, ou mieux : dans un sens mondain ; sens qui n’ont rien à voir avec les voies profondes de la réalisation. Car aucun thème de naissance ne place l’individu dans un statut privilégié par rapport à un autre dans l’ordre cosmique qui seul nous intéresse ici.

Autant ce genre de distinction est sans doute utile dans la vie sociale, autant il n’a que faire sur le plan où nous nous plaçons. Malheureusement nous sommes dans un monde où tous les plans se mélangent et se confondent.

Une des distinctions essentielles possibles entre les hommes serait celle qui donne à certains le désir d’entrer dans leur thème de naissance avec courage et persévérance, comme Thésée s’est enfoncé dans le labyrinthe pour y affronter le Minotaure. Le Minotaure ici, a prospéré des innombrables erreurs et illusions purement terrestres qui tiennent l’âme captive dans les chaînes de ses fausses motivations, source de ses limitations et contraintes actuelles….et du cycle infini de ses réincarnations, ajouterait un Hindouiste ou un Bouddhiste. Ce que, personnellement, je ne suis pas.

Ou dans celui de ces « scénarios de vie » que font peser sur lui l’héritage transgénéalogique si bien mis en lumière par les différents travaux de cette nouvelle branche des sciences humaines qu’est la psychogénéalogie.

Le seul objet et le seul projet de l’AnthropoCosmologiepourraient consister à aiguiser ce « regard intérieur » évoqué par le psychologue et symboliste Paul Diel, pour retrouver le contact avec le sens de la vie, de notre vie, en remettant de l’ordre dans notre esprit, dans nos fantasmes, dans nos projections, ou dans la fausse appréciation de nous mêmes.

Le ciel est le miroir de l’homme, comme la psyché humaine est le reflet vivant et actif dont le cosmos s’est doté pour réaliser un plan de création complexe, élaboré et individualisé.

L’homme est donc reflet et outil, agissant et agi, déterminé et libre dans le déroulement mystérieux d’un projet auquel il doit participer de moins en moins comme exécutant et de plus en plus comme associé actif, comme partenaire conscient et créatif, parce que sa nature réelle, éternelle, spirituelle en fait le dépositaire du projet cosmique en son entier.

Ce projet est en lui et il ne le sait pas. Pas toujours en tout cas, car ce plan divin ne se révèle à lui que pour autant qu’il veuille le chercher avec sincérité, lucidité et responsabilité. Quand ce travail de recherche intérieure n’est pas fait, il se révèle alors par ce que nous appelons le « destin ». Destin qui prend quelquefois des formes redoutables.

Mais quelque mauvaise grâce qu’il y mette, il ne peut pas ne pas le réaliser, car l’homme est l’étape indispensable, le maillon incontournable de cet immense et mystérieux processus cyclique d’involution de l’esprit dans sa propre création à travers la matière (phase de Révélation) et d’évolution, de retour du créé au Créateur, de l’âme à l’esprit (Ascension ou Assomption).

S’il existe un déterminisme auquel l’homme ne puisse échapper, c’est bien celui-ci : devenir de plus en plus libre, détaché de tous les déterminismes, de tous les conditionnements héréditaires, socio-éducatifs, idéologiques, mais aussi charnels, matériels et sexuels, pour épouser et retrouver son identité cosmique, spirituelle, divine, suivant le langage que l’on préfère.

C’est à dire pour devenir réellement ce qu’il est en puissance : image et ressemblance de Dieu dans la logique chrétienne. « Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa demeure » disent les Ecritures, reprises par Julien Green dans un de ses romans. Le thème natal d’une personne, permet de jeter quelque lueur dans cette nuit et constitue souvent le fanal qui indique la sortie du tunel.

Se libérer, dans cette optique, n’est par rejeter, nier ou refouler névrotiquement sa nature instinctive, puisque justement les instincts nous adaptent au courant de la vie que nous devons assumer. Il s’agit bien plutôt d’assumer et de maîtriser harmonieusement les conditionnements et contraintes purement humains inévitables pour les assujettir à nos fins dernières, spirituelles, dans un long effort et un lent travail d’apprivoisement ou d’autoconstruction qui n’exclut ni la bonne humeur, ni l’ouverture et la bienveillance aux autres, ni la disponibilité à la vie affective, sexuelle, sociale et professionnelle, ni surtout l’humour et la patience attentive à l’égard de soi-même. Je serais même tenté de dire : « au contraire ».

Tout au long de cet itinéraire qui enchaîne notre destinée aux innombrables expériences humaines qui l’ont précédée et qui la suivront, les indications et encouragements ne nous manquent pas. Les différents grands Maîtres spirituels : Bouddha, Jésus, Mahomet par exemple, les différentes grandes philosophies et écoles de sagesse en Inde, en Chine, en Egypte, en Grèce, puis en Occident, les grandes pensées scientifiques elles-mêmes lorsqu’elles se rattachent à une vision proprement spirituelle de la connaissance [même si elles sont rares en notre époque de technologie et d’utilitarisme forcenés ; à ce propos je vous recommande la lecture du dernier livre de Jea-Claude Guillebaud : « Le principe d’humanité » qui dénonce ce qu’il appelle la « chosification » de la vie, la perte de la notion d’humanité dans l’homme, sous les coups de la techno-science] tous ces courants donc, toutes ces sources vives auxquelles l’âme assoiffée de connaissance et de sagesse peut se désaltérer, orientent très efficacement nos cheminements collectifs et individuels. Sauf – ainsi que l’observe Ramakrishna – « quand l’homme confond Dieu et le chemin pour arriver à Dieu », c’est à dire quand il devient sectaire ou dogmatique, recroquevillé sur sa vérité et nie celle de l’autre qui devient alors le diable à exorciser, l’homme à abattre.

Dieu seul sait quels appétits de puissance se cachent derrière de si pieuses et farouches convictions dont l’actualité récente nous donne d’effroyables exemples. Mais en plus de tous ces moyens, l’Intention Créatrice, celle que les Stoïciens et les Néo-platoniciens appelaient la Providence (pohoia) dans sa générosité infinie, a comme le souci de nous éclairer personnellement sur ses attentes et ses projets à notre égard. Elle nous donne donc, dans une symbolique évidence, l’image même ou le plan de notre démarche raccordés à la sienne. Elle nous dévoile le bilan des expériences ancestrales s’inscrivant en ellipses fulgurantes et en scintillements d’étoiles dans le ciel qui nous voit naître.

Par le biais de notre carte du ciel, elle nous indique le schéma symbolique de ce que nous pouvons attendre de nous-mêmes, et plus encore peut-être, de ce que nous nous sommes engagés à faire, à expérimenter, à réaliser et à devenir pour cette étape si courte de notre passage terrestre. Car, pas plus que je ne considère que la vie s’arrête à la mort, je ne crois qu’elle commence à la naissance. Je crois que nous venons de beaucoup plus profond et que nous devons aller bien plus haut.

Ce cadeau extraordinaire que la Providence dépose au faîte de notre berceau, c’est notre Carte du Ciel et tout ce qu’on peut en tirer pour se connaître, s’exprimer et s’épanouir. Représentatif de notre héritage généalogique, c’est à dire des schémas de comportement que nous ont légués tous ceux qui nous ont précédés, donc de nos conditionnements physiques et biologiques, psychiques et psychologiques, des contenus de notre inconscient, de notre destinée potentielle, cette Carte du Ciel ou Thème Natal, indique excellemment les voies et moyens pour aboutir à la réalisation de soidu Soi dirait C.G Jung – en fonction des déterminations intérieures dont nous sommes dotés et que nous devrons rencontrer, élaborer, expérimenter, enrichir ou corriger suivant le cas.

Et c’est là où il faut bien comprendre le rôle de l’AnthropoCosmologiedans la conduite d’un itinéraire individuel. Rôle qui peut s’avérer insurpassable si on veut bien faire l’effort de ne pas céder à la facilité.

L’AnthropoCosmologien’est pas un système de prédictions toutes faites qui ne serviraient qu’à baliser des événements de toute façon inéluctable de notre avenir et totalement indépendants de notre volonté.

Elle est essentiellement l’occasion d’une rencontre intérieure où nous nous dévoilons à nous-mêmes et où nous entrevoyons notre origine et notre fin, le plan cosmique de notre itinéraire.

C’est pourquoi elle ne peut nous apporter que par rapport à nos centres d’intérêt et nos efforts personnels. C’est pourquoi elle nous rend, en intuitions quelquefois éblouissantes sur nous même et sur les autres, le heures de travail, de méditation, de rumination que nous avons consacrées à la délicate, patiente et respectueuse approche des symboles où elle s’exprime.

L’AnthropoCosmologien’étant que miroir et révélateur, il est évident que le travail intellectuel sur une carte du ciel, s’accompagne, s’efface même, derrière une animation dans notre conscience des contenus de ces symboles universels – qu’on peut désigner sous le nom d’archétypes – qui y sont déposés depuis toujours. Ce travail aboutit à une interrogation souvent douloureuse sur la signification en nous et pour nous, dans le tissu palpitant de notre vie psychique, affective et spirituelle, de l’ensemble de ces symboles.

Un thème natal n’est pas un ensemble d’équations abstraites, c’est un réseau de relations vivantes où pulsent la chaleur de nos émotions, le sang généreux de nos espoirs, l’acide des déceptions, des rancoeurs, des échecs ; le venin des souvenirs paralysants, des doutes et aussi des illusions.

On ne fait pas d’AnthropoCosmologiecomme on fait de la tapisserie, les doigts s’activant et la tête ailleurs ou vide. On ne peut pas rester à l’extérieur d’un thème natal pour l’interpréter – comme le font les ordinateurs qui, en fait d’interprétation, se contentent de mutilation. Pour entrer dans un thème il faut s’y identifier, le rejouer, l’accoucher. Comme le musicien pour la musique ou l’acteur pour le personnage qu’il a à incarner.

L’objet de l’AnthropoCosmologien’est pas de faire entrer la personne dans le cadre de définitions toutes faites et valables une fois pour toutes ou de la dépecer sous les coups des tests classificateurs de la psychologie clinique ou de la caractérologie moderne. Encore que ces disciplines puissent être d’une aide précieuse, mais partielle, pour prêter leur langage à l’astrologie.

Il est, tout au contraire, de révéler au sujet ce qui n’est valable que pour lui et par lui, ce en quoi justement il est totalement étranger à toutes les classifications, les définitions, les sigles et les étiquettes. Ce qui fait son unité et son identité. Ce que personne d’autre que lui ne peut vivre ou expérimenter. Il consiste bien à révéler à l’être « son nom propre » comme le dit de façon si juste l’astrologue franco-américain Dane Rudhyar.

Vous voyez qu’on est loin d’une AnthropoCosmologieconsidérée comme une simple et vulgaire « mancie » chargée de vous donner la date probable de l’héritage de la tante Adèle….encore que, dans sa grande générosité, elle puisse souvent faire cela pour nous, en plus !

Quel est le but de la vie ? Pouvons-nous tenter une réponse ? Tentons là : ne serait-il pas la rencontre avec soi-même, avec le centre créateur de notre identité, la redécouverte de nos origines véritables et du chemin de retour vers la patrie perdue ?

Si nous acceptons cette réponse, nous pourrions peut-être suggérer que ce but agit comme par-devers nous, à notre insu, contre nous quelquefois. Il va alors provoquer toutes les occasions nécessaires à sa prise en compte et à sa révélation. Plus l’aveuglement de l’être par rapport à lui-même est profond, plus cette « révélation » va se manifester dans ce que nous appelons fort naïvement « les événements », ou le « hasard », ou encore le « destin » ou la « fatalité ».

Et je ne résiste pas à l’envie de vous donner quelques citations qui éclairent parfaitement ce que j’essaie de vous faire sentir dans mes dernières phrases :

La première citation est dûe au penseur Arthur Addington, philosophe des sciences :

« Les événements » – nous dit-il – « ne nous arrivent pas, ils sont déjà là et nous les rencontrons sur notre passage ».

A quoi le philosophe Jacques Rivière ajoute :

« A chacun arrive, non pas ce qu’il mérite, mais ce qui lui ressemble. Même l’imprévu le plus abrupt, il se découvre à la fin qu’il tenait à l’avance par quelque endroit à notre âme et qu’elle l’appelait. Les événements nous sont donnés heureux ou malheureux, non pas suivant ce que nous valons, mais suivant ce que nous sommes ».

Et le dernier, Robert Aron, dans un merveilleux petit ouvrage (sans doute introuvable aujourd’hui) intitulé « Ce que je crois » (Grasset 1955) résume la situation de l’homme face à sa destinée de façon encore plus explicite :

« C’est un des faits les plus bouleversants et les plus mystérieux à constater que la façon dont chaque homme fait lui-même sa destinée, est l’artisan de son destin.

On dirait que l’homme est une sorte d’aimant autour de qui les événements se rassemblent et s’ordonnent pour constituer son destin, comme font les grains de limaille de fer au sein d’un champ magnétique. On dirait que l’homme influence autour de lui non seulement les enchaînements de faits qui, logiquement, dépendent de lui, mais aussi les hasards qui, logiquement, sont indépendants de lui. Pouvoir mystérieux et certain que chacun de nous constate pour lui-même, s’il est lucide, et que des existences exceptionnelles permettent de manifester à tous. »

 

Cela signifie que – pour une très large part – nous structurons l’expérience que nous entretenons avec le monde, avec les autres et plus encore avec nous même, en fonction de ce que nous portons en nous à notre insu. Ainsi, nous provoquons, nous suscitons ou nous sélectionnons, de manière obscure mais efficace, ce qui nous arrive pour nous révéler à nous même, pour nous connaître et pour évoluer. (on pourrait mettre ici la citation de Robert Aron)

Par conséquent il faut inverser la proposition communément admise pour trouver la voie de la responsabilité et de l’authentique liberté : notre vie n’est pas la conséquence (pas totalement en tout cas) des événements inévitables ou imprévisibles que nous sommes forcés de traverser, mais au contraire, c’est notre vie intérieure qui détermine, pour une bonne part, ces événements extérieurs par lesquels elle nous fait signe. Par exemple la consultation nous a souvent démontré que celui qui porte la violence en lui – fût-il doux comme un mouton en apparence – rencontre souvent sa violence sous forme d’événement.

L’expérience extérieure est malheureusement le moyen le plus courant, le plus commun, mais aussi le plus brutal, de nous révéler à nous même.

Mais, Dieu merci, il en existe un autre beaucoup plus créatif et tout aussi efficace : c’est celui de la découverte de soi et de son itinéraire de vie, à travers l’étude bien comprise de son Thème Natal.

Etude d’abord statique, celle du bilan qui constitue le point de départ de notre identité lorsqu’elle vient au monde. Ensuite étude dynamique qui va déterminer, recenser, ce qu’elle doit et peut faire ou devenir par la prise en compte de ce quelle a à corriger, surveiller, améliorer, intégrer et maîtriser et qu’elle porte déjà en elle. Mais aussi bien sûr, vision projective de tout ce que les moyens d’expression latents lui ouvrent de possibilités de réalisation, création, développement, épanouissement, quelquefois exemplaires.

Cette étude dynamique n’est plus « prédiction » contraignante, mais « prévision » libératrice par l’étude des cycles et des rythmes qui organisent la courbe de notre existence, de nos expériences et que nous devons connaître dans la perspective de notre accomplissement.

Dans cette optique, l’AnthropoCosmologiedevient la discipline idéale pour corriger la démarche infantile qui consiste à courir toutes les extra lucides de France et de Navarre à la recherche de prédiction « stupéfiantes » et « miraculeuses ».

La conscience de soi, la lucidité, la volonté et la responsabilité sont au cœur d’une existence humaine authentique et sont donc aussi au cœur d’une pratique bien comprise de l’astrologie, car cette discipline n’est rien d’autre que le livret et la partition où s’inscrit le grand drame cosmique de la vie dans lequel chacun doit jouer sa partition.

La Carte du Ciel est le miroir des rapports que nous entretenons avec la Vie. Un mauvais aspect, un mauvais transit, c’est encore une partie de nous pour qui le temps est venu de s’affronter à elle-même, de mourir à elle-même quelquefois, pour mieux répondre aux objectifs que la Providence a sur nous et qui ont présidé à notre venue au monde. Nous sommes donc largement – mais souvent inconsciemment – responsables de ce qui nous arrive ou plutôt de ce à quoi nous arrivons ou aboutissons, car nous l’avons inconsciemment mais inéluctablement élaboré, entretenu et encouragé tout au long de la fausse délibération que nous avons engagée avec nous même, au moyen des petits et grands mensonges, des illusions fallacieuses et des fuites discrètes que nous inventons pour échapper aux réalités intérieures qui ne  nous plaisent pas. Jung nous affirme que « il est souvent tragique de voir la façon dont un homme gâche sa vie et celles de  autres, sans pour autant se douter un seul instant que toute la tragédie vient de lui, qu’il ne cesse de l’alimenter et de l’entretenir ».

Se méconnaître, c’est laisser le poids des anciennes déterminations décider et agir pour nous et en nous. C’est obéir tout naturellement à la partie la plus contraignante de notre nature instinctive, déformée par l’imagination et les désirs vains. C’est laisser nos motivations inconscientes mener la barque jusqu’à l’écueil qui la fera immanquablement chavirer pour une nouvelle noyade psychologique, affective, sociale ou spirituelle.

Etudier l’astrologie, travailler sur des cartes du ciel, et surtout sur la sienne propre, c’est travailler d’abord et avant tout sur soi. C’est obéir à la responsabilité essentielle que nous avons envers nous même et envers l’existence. c’est descendre au fond de ce qui en nous est le plus opaque pour un apporter un peu de lumière. C’est fuir les illusions que nous entretenions sur nous même, c’est détruire peu à peu le masque que nous nous collions à la face pour faire bonne figure devant les autres, et enfin rencontrer notre vérité intérieure qui nous effraie tant quelquefois.

Mais c’est aussi découvrir toutes les richesses accumulées qui ne demandaient qu’à fructifier, une fois les peurs, les angoisses, les rancoeurs et les frustrations dissoutes par l’effort d’élucidation mené à bonne fin ; avec conscience, confiance et patience. L’AnthropoCosmologiedevient alors un outil authentique et particulièrement efficace sur le chemin de ce que les junguiens appelleraient l’individuation ; et cet outil appliqué à nous même, nous devons nous efforcer de le maîtriser pour nous même et, à tout le moins, ne pas l’abandonner aux mains de la première liseuse ou du premier liseur de marc de café venus.

On comprend alors, dans cette optique illuminatrice et transformatrice de l’astrologie, comment son véritable rôle prévisionnel peut se déployer.

La Carte du Ciel devient alors une sorte de plan de navigation pour l’âme qui veut accéder à plus de lumière ou de sagesse. De même qu’une carte marine, elle nous indique parfaitement les écueils et les passages, les havres protecteurs et les lieux de croisière dangereux. Elle nous indique aussi le temps ! Le temps des tempêtes dévastatrices et celui où la voile se gonfle au vent du succès ou de la réussite; celui où il faut absolument jeter l’ancre et fermer les écoutilles, et celui où sortir toute la toile, envoyer le couleurs….

Qu’y-a-t’il de « fatal » ou de « déterminé » dans tout cela ?

L’état du bateau, la conscience professionnelle du pilote et la bonne connaissance des lois de la navigation. Le tout en fonction de la réussite de ce grand voyage que nous entreprenons vers le centre de nous même en communion avec le centre de toute chose et que j’appelle « itinéraire individuel ».

Et notre tâche, celle que nous ne pouvons abdiquer entre les mains de quiconque, est justement de piloter : c’est à dire orienter et maîtriser notre navigation en fonction des buts judicieusement choisis mais aussi des paramètres qui nous échappent et qu’il nous faut accepter.

Rien n’est plus contraire au véritable esprit de l’astrologie, me semble-t-il, rien n’est plus affligeant pour un consultant, que de lui traduire un mouvement quelconque du ciel affectant son thème – transit, progression, révolution solaire ou autre – en événements déterminés et inéluctables ; même si la possibilité de tels événements doit elle aussi être examinée.

D’abord parce que chacun des symboles (planétaires et autres) du Thème, pouvant et devant s’exprimer à des niveaux de conscience différents et hiérarchisés, il peut et doit exprimer des expériences très différentes dans la vie de la personne, mais analogiques sur le plan de la « tonalité » essentielle : heureux ou malheureux, constructeur ou destructeur, éprouvant ou réalisateur, etc.

Ensuite parce que le tissu événementiel d’une vie ne surgit pas du vide et du néant, mais il est comme enfanté par et solidaire de tout le vécu qui a précédé. Et la réponse que nous allons donner à chacun des événements, à chacune des expériences de notre vie, tout en étant liée aux orientations déjà installées par le passé, doit avoir un effet auto correcteur, auto constructeur pour les expériences suivantes. C’est le sens même d’une vie lucide et responsable. L’astrologue doit alors permettre à son consultant de trouver, au moment de leur rencontre, ce que la configuration de son Ciel de naissance signifie pour lui, en lui, pour une période donnée dans l’itinéraire général de son évolution.

Pour prendre un exemple concret, le même rapport de Jupiter sur Vénus peut se traduire par un courant extrêmement positif sur le plan affectif pour untel, matériel ou professionnel pour l’autre, et purement artistique ou spirituel pour le troisième. De plus, ces trois possibilités peuvent se concrétiser successivement chez le même individu à différentes époques de sa vie, pour peu qu’il veuille bien s’abandonner à des types d’expériences de plus en plus ouverts sur les richesses qu’il porte en lui même.

Enfin, les expériences et les événements d’une vie, sont déterminés par cette intention spécifique de la Providence qui a présidé à la venue dans ce monde et que l’astrologue doit s’efforcer – dans la limite de ses moyens – de rendre consciente pour son consultant et avec son consultant.

Nous comprenons alors combien l’étude de l’AnthropoCosmologiepeut servir à nos fins les plus hautes dans le souci de la responsabilité que nous devons accepter à l’égard de nous même concernant la réussite de notre vie. Responsabilité que nous ne pouvons laisser à personne d’autre – gourou, maître spirituel, homme providentiel….astrologue – le soin d’assumer.

Nous faire aider et conseiller, oui. Nous faire assumer en transférant le centre de décision chez l’autre, aussi bien intentionné soit-il (et il ne l’est pas toujours) c’est inacceptable. Nous avons la même responsabilité dans l’accomplissement de notre vie spirituelle, morale, voire dans la bonne utilisation de nos moyens psychologiques et mentaux, que dans la direction de notre vie sociale, conjugale, professionnelle ou physique.

Il n’y a pas de Sécurité Sociale de l’âme qui puisse nous affranchir des conséquences de toutes les sottises que nous faisons, comme il y en a dans le domaine de l’hygiène et de la santé où nous faisons supporter par l’ensemble de la collectivité le coût de nos laisser-aller : alcool, tabac, drogue, vagabondage sexuel, et j’en passe. Il n’y a aucune possible de prise en charge du côté de l’âme.

Il n’y a aucune assurance « tous risques » dans le domaine de l’Esprit, comparable à celle qui nous permet de décimer toute une famille sur une route de vacances parce que nous avons voulu épater la galerie ou que nous n’avons su refuser le verre de trop.

D’autant que nous ne sommes ni désarmés, ni démunis, ni aveugles pour accomplir le voyage de notre vie.

Nous avons un moyen extraordinaire qui balise admirablement la somme d’expériences, de transformations intérieures, de morts et de renaissances qu’il nous faudra savoir accepter pour naître et renaître vraiment à nous même et à la vie. Pour savoir aussi quels sont les moyens à mettre en oeuvre, les domaines dans lesquels nous pouvons le mieux nous exprimer et réussir notre vie terrestre et matérielle.

Ce moyen admirable, c’est l’AnthropoCosmologiequi n’exige rien d’autre qu’un peu de sincérité, de confiance, de persévérance et de rigueur …quelques connaissances et une solide intuition en plus.

La seule chose à faire est avant tout d’accepter ce travail que nul autre ne peut accomplir pour nous. Les moyens nécessaires nous sont toujours donnés par surcroît, car l’AnthropoCosmologiea ceci d’inestimable qu’elle nous enrichit plus par le travail qu’elle exige que par les réponses pratiques qu’elle arrive très souvent à nous donner.

Ce parcours, cette découverte il vous est possible de les vivre avec moi, si vous le souhaitez. Tel « l’Aurige » (conducteur de char) qui sert d’emblème à notre centre de recherches et de formation, je vous guiderai du mieux possible sur la voie de cet itinéraire qu’il ne tient qu’à vous de parcourir.

Louis SAINT MARTIN

2 réponses à to “La place de l’AnthropoCosmologie dans la découverte de notre itinéraire individuel ?”

  • blasi:

    C’est un texte extraordinaire. Vous m’agacez souvent mais là rien à redire, nous sommes envoyés à la vraie sagesse (gnostique?..
    Bien à vous.

    • Je vous remercie de votre approbation inattendue pour un texte écrit en 2011 !
      Je me permettrai de faire trois petits commentaires:
      1/ Les raisons pour lesquelles je vous agace sont certainement beaucoup plus importantes et signifiantes que celles pour lesquelles vous me louangez. Il vous faudrait peut-être passer un peu de temps à les interroger, vous y gagneriez peut-être quelque chose.
      2/ Le gnosticisme quand il n’est pas chrétien comme celui que défend, à notre époque, Jean Borella par exemple, est, pour moi, un tissu d’absurdités. Ma vision de l’anthropocosmologie ne lui doit donc rien : ni dualisme, ni âmes déchues dans le monde matériel par un Démiurge déjanté en conflit avec un Dieu incarnant le Bien mais plus ou moins impuissant.Aucune opposition pour moi entre l’Esprit et la matière puisque je crois en un Dieu qui a tenu à s’Incarner et dont le Corps est le temple de l’Esprit-Saint. Pas de dualisme, pas de manichéisme, pas de mazdaïsme, pas de catharisme, ni autres fantaisies philosoco-religieuses pour moi. Je n’en ai pas besoin pour justifier la pertinence et la validité de l’Anthropocosmologie.
      En revanche si on se réfère à ce que les pères de l’Église affirmaient (1), à savoir que, par la connaissance de soi, l’homme peut trouver Dieu en lui et que, dans ce travail, la matière, le corps, le monde, ne sont pas rejetés mais au contraire participent à la transformation intérieure du fidèle et à sa rédemption, alors, et alors seulement, pourrait-on parler de gnose à propos de mes quelques intuitions.
      Mais je ne pense pas que vous utilisiez le mot dans cette optique chrétienne, je vous crois bien trop admiratif d’une forme d’ésotérisme auquel, pour ma part, je suis totalement étranger. A preuve le livre que vous m’aviez conseillé de lire et que j’ai abandonné dès la vingtième page.
      3/ Vous aurez sans doute l’occasion de prendre connaissance de l’ensemble de mes réflexions sur ma discipline grâce à la publication que j’espère assez proche, de mon ouvrage sur le sujet. Je l’ai intitulé : « Le Ciel, la Terre…et Nous ? Quatorze Rencontres avec un Anthropocosmologue impertinent« .
      J’en signalerai la sortie sur mon blog, dès que chose sera faite…et vous pourrez alors faire vos commentaires qui seront, comme toujours, lus avec beaucoup d’intérêt.

      Bien à vous

      LSM

      (1) Et ce que Jean Borella appelle « la gnose au vrai nom« .

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